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Etude de Risques de Brouillage à L’aide Du Logiciel Seamcat

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Submitted By MaxenceR
Words 4454
Pages 18
Rapport de projet

Etude de risques de brouillage à l’aide du logiciel
SEAMCAT

Maxence Radjabi
Tom Guillaumet

Encadrant : Thierry Letertre

2014-2015

Table des matières
Introduction
1 Fonctionnement du logiciel SEAMCAT
1.1 La méthode de Monte Carlo . . . . . .
1.2 La terminologie de SEAMCAT . . . . .
1.3 Les critères d’interférence . . . . . . .
1.4 Les différents types d’interférence . . .
1.5 Le calcul des vecteurs dRSS et iRSS . .

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2 Une application simple
2.1 Les paramètres de la simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.2 Résultats de la simulation dans deux cas différents . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.3 Cohérence des résultats donnés par SEAMCAT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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3 Etude du brouillage entre un système WiFi et un four à
3.1 Cadre de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.2 Choix des paramètres et hypothèses . . . . . . . . . . . . .
3.3 Paramétrage du logiciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.4 Etude avec une fréquence centrale du micro-ondes fixe . . .
3.5 Etude avec une fréquence centrale du micro-ondes variable
3.6 Pistes d’évolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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micro-ondes
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Conclusion

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Bibliographie

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1

Introduction
Lorsque différents systèmes de télécommunication sont utilisés dans des bandes de fréquences identiques ou proches, il faut s’assurer du fait que les systèmes ne vont pas interférer entre eux. On peut par exemple comparer le niveau du signal utile et celui du signal qui risque d’interférer. En définissant un niveau de critère pour ce rapport, on peut conclure sur la compatibilité des systèmes.
L’objectif de ce projet de conception est d’évaluer les risques de brouillage d’une radiocommunication émetteur-récepteur par un émetteur annexe. Cette étude sera réalisée à l’aide du logiciel
SEAMCAT (Spectrum Engineering Advanced Monte Carlo Analysis Tool), édité par l’European
Communications Office (ECO). Ce logiciel permet d’effectuer de réaliser des simulations statistiques en utilisant la méthode de Monte Carlo, et ainsi de calculer la probabilité de brouillage.
Dans un premier temps, nous allons nous attacher à détailler le fonctionnement du logiciel
SEAMCAT et à définir les paramètres sur lesquels nous allons jouer lors de nos simulations. En effet, SEAMCAT est un logiciel très complet permettant de faire varier de très nombreux paramètres. Nous alllons faire varier uniquement quelques-uns de ces paramètres afin de simplifier notre démarche. Ensuite, nous mettrons le logiciel en application sur des exemples simples qui illustrent le fonctionnement du logiciel. Enfin, nous étudierons un exemple concret en choisissant des paramètres de simulation adaptés.

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1. Fonctionnement du logiciel SEAMCAT
1.1

La méthode de Monte Carlo

Le fonctionnement du logiciel SEAMCAT est basé sur la méthode de Monte Carlo. A chaque paramètre de la simulation (distance entre le receveur et le système qui interfère, puissance du signal voulu, etc.) est associé une densité de probabilité, que l’utilisateur peut choisir. Lors de la simulation, à chaque essai, une valeur est choisie au hasard pour chacun de ces paramètres (via les densités de probabilité qui leur sont associées) et le logiciel calcule la puissance du signal voulu et la puissance du signal qui risque d’interférer. En utilisant des critères que nous définirons par la suite,
SEAMCAT détermine si cet essai correspond à une situation de brouillage ou pas.
En réalisant un assez grand nombre d’essais, le logiciel peut alors calculer la probabilité qu’il y ait brouillage dans toutes les situations considérées lors de la simulation. Par exemple, si l’on considère que le système receveur se déplace, SEAMCAT va réaliser un grand nombre d’essais pour chaque position du receveur, et associer une probabilité de brouillage à chaque position.

1.2

La terminologie de SEAMCAT

Le logiciel SEAMCAT modélise un Récepteur Victime (Vr) en radio-communication avec un
Emetteur Voulu (Wt) au sein d’un environnement comprenant des Emetteurs Interférentiels (It).
Les systèmes interférentiels sont distribués de la manière choisie par l’utilisateur et sont connectés à un Récepteur Voulu (Wr). La densité des interférents est définie selon l’environnement dans lequel il veut effectuer la simulation.

Figure 1.1 – La terminologie utilisée pour les différents systèmes dans SEAMCAT

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1.3

Les critères d’interférence

Quatre critères d’interférence sont pris en compte par le logiciel SEAMCAT : C/I, C/(I+N),
(N+I)/N, I/N. Leurs valeurs sont choisies par l’utilisateur avant la simulation.
Le critère d’interférence principal est C/I. On dit qu’il y a interférence lorsque le Vr a un ratio
Signal/Interférence en dessous d’une limite définie par l’utilisateur. Pour calculer le rapport C/I de la victime, il faut établir la puissance du signal voulu : desired Received Signal Strength (dRSS). Il faut aussi déterminer la puissance du signal interférentiel (iRSS) correspondant à I.

Figure 1.2 – Définition de dRSS et de iRSS
On introduit le bruit ambiant, qui correspond à N. Ainsi, les différents critères sont liés par de simples relations mathématiques.

Figure 1.3 – Les relations qui lient les différents critères d’interférence
Pour chaque situation, en connaissant le dRSS et le iRSS, on peut déterminer le ratio C/I et le comparer à la valeur du critère renseignée par l’utilisateur.

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Figure 1.4 – Les niveaux des signaux sans et avec interférence
La figure (a) représente la situation où il n’y a pas d’interférence et où la victime reçoit le signal désiré avec une certaine marge. Dans ce cas, le niveau du signal reçu par la victime est donné par la somme de la sensibilité du receveur et de la marge. La sensibilité est la puissance de signal minimale requise pour que le receveur reçoive le signal.
La figure (b) représente la situation où il y a interférence. Celle-ci s’ajoute au niveau de bruit. La différence entre la puissance du signal voulu et celle du signal d’interférence est le ratio Signal sur
Interference (C/I). Ce ratio doit être plus grand que la valeur limite (déterminée par l’utilisateur) pour que les interférences soient évitées. Le logiciel vérifie si la condition est respectée et si les interférences ont lieu.

Figure 1.5 – Evalutation de la probabilité de brouillage

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Pour chaque événement considéré dans la méthode de Monte Carlo, le dRSS et le iRSS sont calculés par SEAMCAT. Le logiciel ne considère que les événements pour lesquels le dRSS est supérieur à la sensibilité du receveur. Pour ces événements, le rapport C/I, ou dRSS-iRSSen dBm, est calculé. Si C/I est supérieur au critère défini par l’utilisateur, alors l’événement ne correspond pas à une situation de brouillage. Sinon, il y a brouillage.
Au final, la probabilité qu’il n’y ait pas de brouillage est définie par le rapport du nombre d’événements correspondant à un brouillage sur le nombre d’événements total. On en déduit la probabilité de brouillage, avec une erreur faible si on a réalisé un assez grand nombre d’essais.

1.4

Les différents types d’interférence

Dans le cadre de notre projet, nous ne condérerons que les interférences de type Unwanted emission et Receiver blocking, même si le logiciel SEAMCAT permet aussi de faire des calculs d’intermodulation. Unwanted emissions
Le niveau des émissions non voulues (ou unwanted emissions) sont les émissions en dehors de la bande passante de l’Interfering Transmitter qui tombent dans la bande passante du Victim Receiver.

Figure 1.6 – Interférence de type Unwanted emssion

Receiver blocking
La puissance bloquée du récepteur (ou receiver blocking) est la part de puissance qui est capturée par les transmissions du système qui interfère. Cela est dû aux imperfections de sélectivité du
Victim receiver.
Les deux types d’interférence sont à éviter, et dans la suite de notre projet nous allons considérer que le système victime fonctionne dans de bonnes conditions si les probabilités d’interférence des types Unwanted Emission et Receiver Blocking sont en dessous de 10%. Le logiciel permet de plus d’étudier simultanément ces deux types d’interférence.

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Figure 1.7 – Interférence de type Receiver blocking

1.5

Le calcul des vecteurs dRSS et iRSS

Le logiciel SEAMCAT est doté de l’outil Interference Calculation Engine (ICE), qui permet de calculer les probabilités d’interférence. Les vecteurs dRSS et iRSS ainsi déterminés durant la simulation pourront être comparés aux critères définis dans le scénario et permettent le calcul des probabilités correspondantes, à condition que le signal reçu désiré soit supérieur à la sensibilité du récepteur (dRSS > sensitivity).
On évalue les vecteurs iRSS et dRSS de la manière suivant pour chaque simulation, et le logiciel effectue une mpyenne de tous les résultats sur le nombre total d’essais.






fV r : fréquence du récepteur victime
PW t : puissance fournie par l’émetteur victime
P LV t−>V r : puissance perdue dans la relation émetteur-récepteur victimes
GW t−>V r (fV r ) et GV r−>V t (fV r ) : gains des antennes récepteur et émetteur victimes selon leur orientation mutuelle par rapport au lien émetteur-récepteur

– fV r et fIt : fréquence du récepteur victime et de l’émetteur interférent
– GIt−>V r et GV r−>It : gains des antennes émetteur interférent et récepteur victime
– EmissionIt (fIt − fV r ) : niveau total du signal émis par l’émetteur interférent dans la bande passante du récepteur victime
– P LIt−>V r : puissance perdue dans la relation émetteur interférent-récepteur victime
– αV r (fIt −fV r ) : atténuation du récepteur victime par rapport au signal de l’émetteur interférent
7

SEAMCAT calcule alors la probabilité d’interférence pI du récepteur victime à partir de la probabilité de non-interférence : pI = 1 − pN I . A partir du critère C/I choisi, pN I est déduit de la manière suivante :

P est le nombre d’émetteurs interférents actifs simultanément.

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2. Une application simple
2.1

Les paramètres de la simulation

Nous allons réaliser une simulation en ne jouant que sur un petit nombre de paramètres afin d’illustrer le fonctionnement du logiciel. Nous pourrons ainsi vérifier, en jouant sur certains de ces paramètres, la cohérence des résultats donnés par SEAMCAT.
Nous commençons par le paramétrage du Victim link :
– le receveur est une antenne de type GSM Directional 870-960 MHz. Nous laissons le reste des paramètres à leurs valeurs par défaut.
– l’émetteur est de même une antenne de type GSM Directional 870-960 MHz. Sa puissance est de 33 dBm. Nous laissons le reste des paramètres à leurs valeurs par défaut.
Les deux antennes mesurent 1.5m de hauteur et sont dirigées l’une vers l’autre.
Nous considérons que le receveur est susceptible de se déplacer dans un cercle de 500 mètres de rayon autour de la position (1km, 1km) avec l’émetteur du Victim link comme origine du repère.
Nous considérons que les receveurs (pour les différents essais de la méthode de Monte Carlo) sont distribués de manière uniforme dans ce cercle.
Nous ne changeons pas la valeur du critère C/I, qui est par défaut fixée à 19 dB.
Il faut désormais paramétrer l’Interfering Link. :
– le receveur est une antenne de type GSM Directional 870-960 MHz. Nous laissons le reste des paramètres à leurs valeurs par défaut.
– l’émetteur est de même une antenne de type GSM Directional 870-960 MHz. Sa puissance est de 33 dBm. Nous laissons le reste des paramètres à leurs valeurs par défaut.
Les deux antennes mesurent 1.5m de hauteur et sont dirigées l’une vers l’autre.
Nous considérons que l’émetteur qui interfère se situe à la position fixe (2km, 2km) avec l’émetteur du Victim link comme origine du repère.
Nous nous plaçons dans un environnement rural et sans bâtiments (paramètres du volet Propagation Model). Pour la simulation, nous réaliserons 20000 essais. Nous utiliserons le critère C/I, fixé à 19 dB.

2.2

Résultats de la simulation dans deux cas différents

Afin de pouvoir réaliser cette simulation, il nous reste à positionner l’Interfering Link par rapport au Victim Link.

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Premier cas
Nous commençons par placer le receveur de l’Interfering Link à la position (0.5km, 0.5km) par rapport à l’émetteur de l’Interfering Link. Ainsi, comme les deux antennes de l’Interfering Link sont dirigées l’une vers l’autre, l’émetteur qui risque d’interférer "tourne le dos" au receveur du Victim
Link.

Figure 2.1 – Disposition des systèmes pour la première simulation
Le point bleu (à l’origine du repère) est l’émetteur du Victim Link. Les points oranges correspondent aux différentes positions du receveur du Victim Link. Le point rouge correspond à l’émetteur de l’Interfering Link, et le point vert au récepteur de ce même lien.
En considérant cette disposition, on peut présager du fait que la probabilité d’interférence est faible, les antennes du système qui risque d’interférer étant directionnelles et dirigées l’une vers l’autre. En effet, SEAMCAT donne des résultats de 0,15% de risque de brouillage pour le type d’interférences Unwanted et de 0,98% pour le Blocking. Cette simulation est réalisée sans faire varier la puissance de l’émetteur qui risque d’interférer, qui a été fixée à 33 dBm avant la simulation.
Faisons maintenant varier la puissance de l’émetteur qui risque d’interférer. Nous choisissons de la faire varier entre 0 et 100 dBm.

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Figure 2.2 – Probabilité de brouillage pour le type Unwanted en fonction de la puissance de l’émetteur de l’Interfering Link
Nous observons que la probabilité de brouillage ne dépasse 10% qu’à partir d’une puissance d’environ 55 dBm pour l’émetteur qui peut interférer.

Figure 2.3 – Probabilité de brouillage pour le type Blocking en fonction de la puissance de l’émetteur de l’Interfering Link
Pour le type d’interférences Blocking, cette valeur est d’environ 48 dBm.

Deuxième cas
Nous considérons maintenant un autre cas de figure. Nous allons placer le récepteur de l’Interfering Link de l’autre côté de l’antenne de l’Interfering Link, à une position (-0.5km, -0.5km) par rapport à celle-ci. Comme les deux antennes de ce lien sont dirigées l’une vers l’autre, l’antenne émet en direction des positions occupées par le récepteur du Victim Link et la probabilité de brouillage devrait donc être nettement plus importante.

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Figure 2.4 – Disposition des systèmes pour la deuxième simulation
En effet, pour une puissance de 33 dBm pour l’antenne émettrice de l’Interfering Link, SEAMCAT donne une probabilité de brouillage de 14,89% pour le type Unwanted et de 31,85% pour le type Blocking.
Faisons maintenant varier la puissance de l’émetteur qui risque d’interférer entre 0 et 100 dBm, comme dans le premier cas. La puissance à partir de laquelle la probabilité de brouillage dépasse les
10% devrait être nettement plus faible que dans le premier cas.

Figure 2.5 – Probabilité de brouillage pour le type Unwanted en fonction de la puissance de l’émetteur de l’Interfering Link
Nous observons que la probabilité de brouillage ne dépasse 10% qu’à partir d’une puissance d’environ 29,5 dBm pour l’émetteur qui peut interférer.
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Figure 2.6 – Probabilité de brouillage pour le type Blocking en fonction de la puissance de l’émetteur de l’Interfering Link
Pour le type d’interférences Blocking, cette valeur est d’environ 21,5 dBm.

2.3

Cohérence des résultats donnés par SEAMCAT

Les deux simulations réalisées sous SEAMCAT donnent des résultats cohérents avec les conditions de la simulation. Dans le cas où l’antenne émettrice de l’Interfering Link émet en direction des positions occupées par le receveur du Victim Link, la probabilité de brouillage est plus élevée que dans le premier cas.
Nous pouvons dorénavant nous attacher à l’influence d’autres paramètres tels que la directionnalité des antennes, leur hauteur, les paramètres de l’environnement (dedans, dehors, milieu rural ou urbain), et beaucoup d’autres.

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3. Etude du brouillage entre un système
WiFi et un four à micro-ondes
3.1

Cadre de l’étude

Nous allons maintenant utiliser le logiciel SEAMCAT pour faire une étude des risques de brouillage dans une situation que l’on peut retrouver dans notre quotidien. Nous allons en effet étudier le brouillage entre un système WiFi et un four à micro-ondes. Il se trouve que les fréquence d’utilisation de ces deux systèmes sont les mêmes, et qu’un four à micro-ondes présente des fuites d’ondes électromagnétiques, d’une puissance de l’ordre d’un watt. Il peut donc y avoir brouillage des communications WiFi par le micro-ondes lorsqu’il est en marche, et c’est ce risque de brouillage que nous allons étudier.
Nous allons considérer une pièce de huit mètres sur cinq, dans laquelle nous allons placer une antenne WiFi (par exemple une box Internet) dans un coin et un micro-ondes dans le coin opposé.
La box WiFi sera donc le Transmitter du Victim Link et le micro-ondes sera le Transmitter de l’Interfering Link.
Nous allons considérer que le Victim Receiver est un ordinateur portable, susceptible de se déplacer dans la pièce. Nous partons du principe qu’un utilisateur peut se trouver à plusieurs endroits avec son ordinateur portable, et que ces endroits sont répartis de manière uniforme dans la pièce.
Nous nous attendons à obtenir des probabilités non nulles. En effet, en situation réelle, un sytème
WiFi et un micro-ondes peuvent cohabiter et fonctionner normalement même s’ils se trouvent dans la même pièce.

3.2

Choix des paramètres et hypothèses

Grâce à notre étude préalable du logiciel et à notre exemple d’application simple, nous avons pu déterminer quels sont les paramètres de SEAMCAT sur lesquels nous allons jouer, et au contraire ceux dont nous ne comprenons pas bien le rôle et que nous allons donc laisser à leur valeur par défaut.
Après avoir défini les dimensions de la pièce dans laquelle se trouvent les systèmes, il nous faut déterminer les positions occupées par ceux-ci. On place donc l’antenne WiFi dans un coin de la pièce, le micro-ondes dans le coin opposé. L’ordinateur portable peut quant à lui se situer en différents points de la pièce, que nous distribuons de manière uniforme dans un certain rayon dans la pièce.
Un premier problème que nous rencontrons est que dans le logiciel SEAMCAT, il faut préciser obligatoirement quel est le récepteur de l’Interfering Link. Or dans notre cas, il n’y a pas de récepteur mais seulement un émetteur, qui est le micro-ondes. Nous avons résolu ce problème en situant le récepteur à une très grande distance (devant les dimensions de l’étude) du micro-ondes.

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Nous considérons de plus que tous les systèmes émettent de manière omnidirectionnelle. En effet, cela n’aurait pas de sens de considérer une orientation particulière de l’ordinateur portable alors que nous considérons que celui-ci est mobile dans toute la pièce. De plus, comme nous réalisons une étude statistique sur un très grand nombre d’essais, cela n’aurait pas d’influence majeure sur les résultats. Le critère que nous allons considérer dans notre étude est le critère C/I, que nous allons laisser à la valeur par défaut de 19 dB.

3.3

Paramétrage du logiciel

Maintenant que nous avons décidé sur quels paramètres nous allons jouer, il faut paramétrer le logiciel. Les paramètres primordiaux sont les spectres des antennes WiFi et du micro-ondes.

Les antennes WiFi
Nous considérons que l’antenne WiFi de la box Internet a une puissance de 100 mW, soit 20 dBm. Elle est considérée omnidirectionnelle.
Le spectre de l’antenne de la box que nous avons utilisé est le suivant :

Figure 3.1 – Spectre d’émission de l’antenne WiFi de la box, centré autour de 2,45 GHz
Ce spectre est centré sur la fréquence centrale de 2,45 GHz. La bande passante est donc de 20
MHz. Nous avons considéré une atténuation de -70 dBm en dehors de la bande passante de l’antenne.
Nous utilisons le même spectre pour l’antenne de la carte WiFi de l’ordinateur portable, avec une sensibilité de -103 dBm, qui est la valeur par défaut.

Le micro-ondes
Nous considérons que le micro-ondes a une puissance de 1 W (soit 30 dBm) et qu’il rayonne de manière omnidirectionnelle.

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Le spectre du micro-ondes que nous avons utilisé est le suivant :

Figure 3.2 – Spectre d’émission du micro-ondes, centré autour de 2,45 GHz
Ce spectre est centré sur la fréquence centrale de 2,45 GHz. La bande passante est de 1 MHz.
Nous avons considéré une atténuation de -70 dBm en dehors de la bande passante.
Nous n’avons pas besoin de paramétrer le récepteur de l’Interfering Link puisqu’il n’a pas d’influence sur la simulation : nous le rejetons à une distance très grande devant les longueurs caractéristiques du problème.

L’environnement
Nous considérons un bruit ambiant de type bruit blanc gaussien de -174 dBm/Hz. SEAMCAT permet de choisir les paramètres du milieu de propagation. Nous nous sommes placés dans un milieu urbain, dans un bâtiment.

Figure 3.3 – Les paramètres du milieu de propagation
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Nous plaçons la box WiFi à une hauteur de 30 cm (typiquement sur un meuble TV), l’ordinateur portable à une hauteur de un mètre (sur un bureau) et le micro-ondes à une hauteur de 1,20 mètre
(sur un plan de travail).
Les autres paramètres de la simulation sont laissés à leur valeur par défaut. Certains d’entre eux n’ont pas d’influence sur la simulation dans notre exemple, et nous avons eu du mal à comprendre le rôle de certains autres paramètres.

3.4

Etude avec une fréquence centrale du micro-ondes fixe

Dans un premier temps, nous considérons que la fréquence centrale du micro-ondes est fixe et égale à 2,45 GHz. Nous lançons la simulation avec 20 000 événements.

Figure 3.4 – Disposition des systèmes pour la première simulation
Le point bleu (à l’origine du repère) est la box Internet, donc c’est la position de l’antenne WiFi.
Le point rouge correspond au micro-ondes, et les points oranges correspondent aux différentes positions occupées par le récepteur WiFi (l’ordinateur portable) dans la pièce. La distribution de ces points est uniforme.
Cette première simulation donne une probabilité de brouillage de 100% pour les types d’interférence Unwanted et Blocking. Faisons désormais varier la puissance de rayonnement du micro-ondes entre 0 et 30 dBm (1 W).

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Figure 3.5 – Probabilité de brouillage de type Unwanted en fonction de la puissance de rayonnement du micro-ondes
Nous remarquons que même en prenant une puissance de rayonnement du micro-ondes plus faible, par exemple de l’ordre de 200 mW (23 dBm), la probabilité de brouillage reste égale à 30%.
Comme le micro-ondes et le système WiFi sont censés pouvoir fonctionner en simultané dans une même pièce, nous allons considérer et faire varier un autre paramètre que nous n’avions pas pris en compte.

3.5

Etude avec une fréquence centrale du micro-ondes variable

En réalité, le micro-ondes fonctionne à des fréquences variables autour de 2,45 GHz au cours de son fonctionnement. Nous allons donc dorénavant considérer une fréquence centrale uniformément distribuée dans la fourchette de 2,42 à 2,48 GHz. Cela devrait avoir pour effet de diminuer la probabilité de brouillage puisque le spectre d’émission du micro-ondes ne sera plus constamment compris dans la bande passante des antennes WiFi.

Figure 3.6 – La fréquence centrale d’émission du micro-ondes est désormais uniformément distribuée dans l’intervalle 2,42 - 2,48 GHz

18

Cette nouvelle simulation donne une probabilité de brouillage de type Unwanted de 35,04%. Cependant, la probabilité correspondante pour le mode Blocking reste égale à 100%. Faisons désormais varier la puissance de rayonnement du micro-ondes entre 0 et 30 dBm (1 W).

Figure 3.7 – Probabilité de brouillage de type Unwanted en fonction de la puissance de rayonnement du micro-ondes
Nous remarquons que même lorsque le micro-ondes fonctionne à faible puissance, par exemple à 200 mW (ce qui correspond à 23 dBm), la probabilité de brouillage est de l’ordre de 35%. Cette valeur de probabilité plutôt faible permettrait au réseau WiFi de fonctionner correctement.
Il est cependant vrai que l’utilisation d’un micro-ondes peut provoquer des dysfonctionnements sur un réseau WiFi s’il est situé à une distance relativement faible de l’antenne WiFi.

3.6

Pistes d’évolution

Afin de rendre notre étude plus réaliste, nous pouvons avancer plusieurs pistes.

Le mode pulsé
En réalité, la box WiFi et le micro-ondes, lorsqu’ils sont en marche, fonctionnent en mode pulsé.
C’est à dire qu’ils n’émettent que pendant une certaine portion du temps, déterminée par un rapport cyclique. Il y a donc une probabilité plus faible pour que les deux appareils soient en train d’émettre à un même instant, et les probabilités de brouillage deviennent nettement plus faibles. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à mettre en oeuvre le mode pulsé sur SEAMCAT. Il est possible de l’utiliser pour l’émetteur de l’Interfering Link (ici le micro-ondes), mais il faut pour cela obligatoirement considérer un déplacement de l’émetteur, ce qui n’est pas cohérent avec le cadre de notre étude.
Si nous avions réussi à mettre en oeuvre le mode pulsé, la probabilité de brouillage serait probablement très inférieure à 35%.

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Les fuites et l’environnement
Nous avons considéré que le micro-ondes présentait des fuites de l’ordre d’un watt. Il se peut que certains micro-ondes soient plus "étanches" et qu’ils rayonnent moins que cela. La probabilité de brouillage deviendrait alors plus faible, comme nous l’avons vu en faisant varier la puissance d’émision du micro-ondes dans notre étude.
Le modèle de propagation que nous avons utilisé est un modèle de type "urbain" prédéfini par
SEAMCAT. Nous ne savons pas précisément à quoi ce mode correspond en termes de disposition spatiale : l’épaisseur des murs, la disposition des pièces, des bâtiments, etc. Ces paramètres peuvent aussi affecter de manière considérable les probabilités de brouillage que nous avons calculées.

20

Conclusion

21

Table des figures
1.1
1.2
1.3
1.4
1.5
1.6
1.7

La terminologie utilisée pour les différents systèmes dans SEAMCAT
Définition de dRSS et de iRSS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les relations qui lient les différents critères d’interférence . . . . . . .
Les niveaux des signaux sans et avec interférence . . . . . . . . . . .
Evalutation de la probabilité de brouillage . . . . . . . . . . . . . . .
Interférence de type Unwanted emssion . . . . . . . . . . . . . . . . .
Interférence de type Receiver blocking . . . . . . . . . . . . . . . . .

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3
4
4
5
5
6
7

2.1
2.2

Disposition des systèmes pour la première simulation . . . . . . . . . . . . . . . . .
Probabilité de brouillage pour le type Unwanted en fonction de la puissance de l’émetteur de l’Interfering Link . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Probabilité de brouillage pour le type Blocking en fonction de la puissance de l’émetteur de l’Interfering Link . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Disposition des systèmes pour la deuxième simulation . . . . . . . . . . . . . . . . .
Probabilité de brouillage pour le type Unwanted en fonction de la puissance de l’émetteur de l’Interfering Link . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Probabilité de brouillage pour le type Blocking en fonction de la puissance de l’émetteur de l’Interfering Link . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

10

2.3
2.4
2.5
2.6
3.1
3.2
3.3
3.4
3.5
3.6
3.7

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Spectre d’émission de l’antenne WiFi de la box, centré autour de 2,45 GHz . . . . .
Spectre d’émission du micro-ondes, centré autour de 2,45 GHz . . . . . . . . . . . .
Les paramètres du milieu de propagation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Disposition des systèmes pour la première simulation . . . . . . . . . . . . . . . . .
Probabilité de brouillage de type Unwanted en fonction de la puissance de rayonnement du micro-ondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
La fréquence centrale d’émission du micro-ondes est désormais uniformément distribuée dans l’intervalle 2,42 - 2,48 GHz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Probabilité de brouillage de type Unwanted en fonction de la puissance de rayonnement du micro-ondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Bibliographie

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