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Pages 35
La responsabilité sociale des entreprises (R.S.E)

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Sommaire

Introduction :

I/ R.S.E. : place dans les différents domaines du management des entreprises : A/ Adaptation progressive du management à la R.S.E. : B/ Stratégie de l’entreprise : Domaine du base de management : C/ Influence indirecte de la R.S.E. sur les autres domaines du management

II/ Une approche « glocale » du management : A/ A travers les pays (type de pays) : B/ A travers les entreprises (types d’entreprises) :

III/ La R.S.E., une bonne conscience pour les managers ? A/ Des obligations et des initiatives volontaires : B/ Un « effet de mode » : C/ R.S.E. : Moyen de valorisation pour l’entreprise :

Conclusion :

Annexes

Sources :
Introduction :

L’apparition du concept de Responsabilité Sociale/Sociétale de l’Entreprise est récente ; elle est due à la nécessité de répondre aux nouvelles tendances sociales, environnementales et économiques de notre monde. En effet, ce dernier change non seulement d’un point de vue environnemental (le réchauffement climatique est la notion la plus évidente) mais nous devons faire face à de nouvelles préoccupations sociales et économiques.
Ainsi, la R.S.E. se fonde sur « l’intégration volontaire des préoccupations sociales et environnementales des organismes à leurs activités économiques et à leurs relations avec les parties intéressées. »[1] Les entreprises se doivent donc d’avoir un comportement responsable irréprochable et cela passe donc nécessairement par une prise de conscience collective et une prise de position importante dans la stratégie de l’entreprise ; ainsi le management des entreprises devient un acteur à part entière de cette réussite ou de cet échec. Or ce système de management, défini par « l’ensemble d’éléments corrélés et interactifs (formalisés ou non) permet d’établir une politique commerciale et des objectifs pour une entreprise et surtout de les atteindre. »[2]
Ainsi la R.S.E. se rattache directement et prioritairement au Management des entreprises car celui-ci est le garant de son intégration dans les mentalités et dans les préoccupations commerciales des entreprises. Cependant, l’influence de la R.S.E. sur les différents domaines du management n’est pas uniforme et les techniques de management varient selon les pays concernés et, au sein même d’un pays, selon la taille et le champ d’action des entreprises. Enfin la R.S.E., valorisée par les médias et intégrée à part entière dans l’opinion publique, joue désormais un rôle peut-être négligé et inattendu à son apparition : elle peut devenir un facteur de promotion pour certaines entreprises lorsqu’elle est véhiculée comme un message de « bonne-action ». C’est pourquoi, il apparaît important de distinguer deux problématiques découlant de ce sujet : En quoi la R.S.E. et ses obligations influencent le management des entreprises à travers le monde ? En quoi peuvent-elles, pour certaines entreprises, devenir un moyen de valorisation ou de promotion ?

Pour tenter de répondre à ces deux questions, un plan en trois parties distinctes apparaît nécessaire : dans une première partie, la place de la R.S.E. dans les différents domaines du management des entreprises sera étudiée. Justifiant ainsi que le domaine de la stratégie de l’entreprise, bien que prédominant n’est pas le seul concerné par cette notion sans précédent. Ensuite, l’approche « glocale » du management à travers le monde et les différentes entreprises sera démontré dans une seconde partie. En effet, on comprend aisément que les techniques de management sont différentes selon que l’on manage une entreprise dans un pays européen ou dans un pays en développement ; les conséquences économiques et environnementales varient selon ce critère. De même les grandes entreprises aux domaines d’action vastes ne tiennent pas compte de l’apparition de la notion de R.S.E. de la même façon qu’une petite ou moyenne entreprise aux domaines d’action plus limités. Enfin, dans une troisième et dernière partie une réflexion plus poussée sera menée sur la possible utilisation du concept de R.S.E. comme moyen de valorisation utilisable par les managers des entreprises et on se demandera si à la suite de nombreux événements la R.S.E. n’est pas tout simplement devenu un moyen pour les entreprises pollueuses de se donner, en quelque sorte, bonne conscience. En effet, apparue au départ comme une obligation, un poids pour les entreprises, la prise de conscience de l’opinion publique (et donc des clients), grâce à la médiatisation de ce sujet, a transformé la R.S.E. en véritable « effet de mode ». Les entreprises ne se sont alors pas privées de l’utiliser à leurs fins.

I/ R.S.E. : place dans les différents domaines du management des entreprises :

La notion de R.S.E.[3] correspond à l’application aux entreprises du concept de développement durable. Effectivement, les entreprises doivent prendre en considération les problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Suivant cette démarche de responsabilité sociale, le management de ces entreprises a dû s’adapter aux changements imposés par cette nouvelle notion. Nous allons donc voir les raisons de la prise en compte de la R.S.E. dans le management puis les moyens dont elle dispose pour devenir un élément primordial de l’entreprise.

A/ Adaptation progressive du management à la R.S.E. :

La R.S.E. est la déclinaison pour l’entreprise des concepts de développement durable à la demande de la société civile, souvent sous la pression des O.N.G.. Ainsi elle tend à définir les responsabilités des entreprises vis-à-vis de leurs parties prenantes, dans la philosophie « agir local, penser global »[4]. Il s’agit donc d’intégrer le contexte mondial dans la réflexion stratégique. De plus, la R.S.E. évolue nécessairement et comporte peu de définitions normalisées et de critères entièrement reconnus.
De nos jours, les entreprises doivent avoir une traçabilité visible au niveau des préoccupations sociales. Toute entreprise se doit d’assumer ses responsabilités, promouvoir l’égalité des chances et agir contre la discrimination sociale. Elle doit montrer l’exemple à travers le refus du sexisme, du racisme, en luttant contre les attitudes ou les comportements homophobiques (harcèlement et persécution) au sein de l’entreprise. En outre, elle doit être ouverte au travail en temps partagé, aux horaires flexibles et à d’autres formes de politique visant à instaurer l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale. De surcroît, l’entreprise se doit d’offrir aux salariés la possibilité de développer au maximum leur potentiel individuel, à travers une formation professionnelle continue et permanente, contribuant ainsi au succès et à la compétitivité de l’entreprise. Ces entreprises doivent consentir, dans la mesure de ce qui est économiquement et socialement faisable, un effort significatif pour offrir à davantage de jeunes des places d’apprentis et de stagiaires.
Les entreprises doivent mettre en place des politiques visant à garantir la santé et la sécurité de l’ensemble de leurs salariés qui doivent être impliqués dans les discussions qui affectent leur environnement de travail.
Cependant, un dialogue social constructif, entre les employeurs, les associations d’employeurs, les représentants des travailleurs et les syndicats à tous les niveaux, constitue un élément important pour assurer le bon fonctionnement des entreprises.
Ainsi, les préoccupations sociales sont pour l’entreprise une manière de donner une image respectable, non négligeable de nos jours, à travers différents points.

Dans une communication récente, la Commission Européenne invite les entreprises à afficher leur engagement en faveur du développement durable à travers la responsabilité environnementale des entreprises (R.S.E.).
La soutenabilité ou la durabilité suivent le mieux les principes de développement durable. Les préoccupations environnementales se situent surtout au niveau des énergies non renouvelables et des énergies fossiles puisque de nombreuses expériences sont en train de voir le jour notamment avec les voitures hybrides ou avec les énergies durables.
Cependant, l’eau est également une des questions majeures de notre siècle puisque seulement 3% de l’eau qu’il y a sur Terre est potable.

Préoccupations sociales, environnementales et économiques sont en interrelations, c’est-à-dire qu’elles ont des liens entre elles et influent donc les unes sur les autres.
Dans le domaine économique, l’image que l’entreprise donne d’elle-même est très importante puisqu’elle joue sa réputation. On se souvient notamment des campagnes menées par de grandes O.N.G., pour inciter une multinationale à se retirer d’un pays ou de mobiliser les consommateurs pour protester contre les conditions de travail chez un de ses sous-traitants. Ainsi, les nouvelles attentes de l’opinion publique pèsent sur les grandes entreprises (ex : actions menées aux Etats-Unis au milieu des années 90 contre la société Nike pour dénoncer les conditions de travail chez ses sous-traitants). C’est ce qu’on appelle un risque de réputation. Si leur image se dégrade brusquement, les entreprises subissent des contrecoups commerciaux et financiers. Avec l’évolution de la jurisprudence, les procès intentés en responsabilité (tabac, marées noires, …) peuvent coûter cher ; c’est pourquoi certains actionnaires font pression pour éviter que ces problèmes surviennent.
De plus, au-delà des contraintes de court terme, une politique de ressources humaines dynamique, plus de formation des salariés à tous les niveaux de compétence et un climat social favorable sont des atouts essentiels, à moyen et long terme, dans la croissance d’une entreprise.
Ainsi, la notion de Responsabilité Sociale des Entreprises est liée principalement à l’application aux entreprises du concept de développement durable qui repose sur trois piliers : social, environnemental et économique. La R.S.E. implique qu’une entreprise doit non seulement se soucier de sa rentabilité et de sa croissance, mais aussi de ses impacts environnementaux et sociaux.

B/ Stratégie de l’entreprise : Domaine du base de management :

La mise en place de la politique commerciale dans le but d’être rentable et efficace est l’objectif premier du management d’une entreprise. Or ces objectifs sont fixés dans la stratégie de l’entreprise. Il apparaît clair que ce domaine primordial du management devance les Ressources Humaines, le Marketing et les Finances. L’analyse stratégique consiste à faire un diagnostic de l’entreprise et de son positionnement par rapport à l’environnement et à ses concurrents[5]. L’analyse stratégique en deux temps, à la fois interne à l’entreprise et externe (analyse de la concurrence), permet de fournir au chef d’entreprise un ensemble d’informations, base sur laquelle il pourra décider d’une orientation stratégique viable. Mais surtout, le management stratégique définit les objectifs commerciaux de l’entreprise, la politique commerciale et les plans mis en œuvre pour réaliser ces objectifs avec efficience. De plus, il permet d’allouer les ressources nécessaires pour les mettre en œuvre et doit être en adéquation avec celle-ci et avec les objectifs de l’entreprise. Enfin, et c’est en cela qu’il est le premier secteur concerné par l’apparition de la notion de R.S.E., il permet à l'entreprise d'effectuer son rôle de la manière la plus efficace possible dans son environnement socio-économique. En effet, le secteur stratégie d’une entreprise est ainsi le premier garant de l’intégration de la R.S.E. dans la politique commerciale de l’entreprise. Il est le plus important au niveau du nombre d’employés, comme le montre le graphique en annexe[6] représentatif du nombre d’employés dans chaque secteur par rapport au nombre total d’employés. Ainsi, la stratégie de l’entreprise est le premier secteur concerné par l’apparition de la notion de R.S.E. non seulement par son importance au niveau du nombre d’employés mais également car il est le réel pôle décisionnel de l’entreprise. Bien que les autres secteurs tels que le pôle marketing, les ressources humaines ou encore la gestion des finances soient également concernés par la R.S.E., le management stratégique reste l’acteur principal de la réussite possible de la R.S.E..

C/ Influence indirecte de la R.S.E. sur les autres domaines du management

Le management est la gestion d’un groupe vers la réalisation d’un objectif. On y associe facilement les notions d’autorité et d’encadrement. Des buts de l’autorité sont de tirer vers le haut et de tirer le meilleur de chacun. La confiance est un lien entre les différents éléments du groupe. Ainsi, indirectement, la R.S.E. renforce ces éléments afin de mettre en valeur les qualités du management.
La mise en œuvre de la RSE nécessite une approche transversale et horizontale, donc une certaine culture stratégique. On constate, en pratique, une certaine fragmentation des responsabilités entre les différents domaines de l’entreprise. La R.S.E. demande donc d’organiser une meilleure coordination des ressources humaines, mais pas seulement.
Il convient également de passer par la négociation, le consensus entre les parties et par le dialogue social pour rétablir la responsabilité sociale au niveau de l’entreprise.
De cette manière, on observe que la recherche de flexibilité des effectifs conduit à fragmenter le corps social. Autour du noyau dur et stable de salariés bénéficiant d’une garantie d’emploi et d’une garantie de progression de carrière, un premier cercle de salariés sous contrats atypiques, temporaires et précaires gravit. C’est pourquoi, à travers l’influence de la R.S.E., les entreprises se doivent de prendre des décisions à l’égard de leurs salariés. Par ailleurs, le vide laissé actuellement par l’inadéquation des structures actuelles de représentation des travailleurs favorise l’émergence de groupe d’intérêts.
Nous pouvons dire que le dialogue social est un point important à retenir mais qu’il n’est pas suffisant dans l’optique de la R.S.E..

Ensuite, le marketing peut-être considéré de deux manières. D’une part, il est un moyen d’accroître le profit au service du producteur. D’autre part, il est un outil utilisé aux dépens du consommateur. Par conséquent, le marketing est vu comme une activité visant à influencer le consommateur : il est tourné vers le client pour mieux vendre. « Le marketing consiste à informer les consommateurs sur le produit, de façon à ce que les ventes augmentent ».
Aujourd’hui, à travers l’influence de la R.S.E. et les associations de consommateurs les entreprises sont en train de se rendre compte petit à petit qu’elles n’ont pas d’autres choix que de se conformer à la législation et à la demande des consommateurs. En développant une conduite responsable, une entreprise s’engage vis-à-vis de ses parties prenantes et elle modifie voire améliore son image auprès de celles-ci au premier rang desquels se trouvent les clients.
La communication de l’entreprise porte de plus en plus sur la réputation de la firme et sur son image de marque grâce à la R.S.E.. De plus, on observe, grâce à elle, que les activités marketing évoluent avec la sensibilité croissante à la R.S.E.. Cette pression est d’autant plus forte que le risque de perdre un client est important. Le marketing est un des points essentiels du management mais il n’est pas le seul. En effet, les finances de l’entreprise sont également à prendre en compte dans la responsabilité de l’entreprise.

Parfois, la R.S.E. est liée au concept d’Investissement Socialement Responsable et pour certains, l’I.S.R. est même « la déclinaison financière et spéculative du développement durable ». L’I.S.R., connu aux Etats-Unis depuis les années 1960, apporte aux entreprises une grille de lecture des attentes des investisseurs sur les engagements pris par l’entreprise, non seulement économiques et financiers, mais également sociaux et environnementaux voire de gouvernance d’entreprise.
L’emprunt bancaire et les marchés financiers permettent aux entreprises d’obtenir un capital immédiat. Mais les entreprises qui veulent obtenir un prêt ou un découvert bancaire ont intérêt à avoir une transparence ainsi qu’une confiance de la part de leurs clients. Les P.M.E. ont une certaine dépendance à l’égard des banques puisqu’elles n’ont pas accès au marché financier et leur croissance passe nécessairement par l’emprunt bancaire.
La banque Dexia, qui est peu connu, se présente aujourd’hui comme la banque du développement durable. Elle finance des investissements en énergies renouvelables ainsi que des bâtiments de haute qualité environnementale. Les P.M.E. seraient alors motivées pour procéder à des investissements plus respectueux de l’environnement.

A travers ces trois points très important du management à savoir les Ressources Humaines, le Marketing et les Finances, on observe que la R.S.E. exerce une influence indirecte sur les entreprises. Donc la R.S.E. a permis de mettre en valeur le dialogue social dans les entreprises ainsi qu’à améliorer leurs images et à faire des investissements plus respectueux de l’environnement.

La Responsabilité Sociale des Entreprises a pris et continue de prendre place progressivement dans les différentes entreprises, entrainant des changements dans le management des entreprises. Leur stratégie en est forcément modifiée. Cela implique des modifications dans tous les domaines de l’entreprise, surtout dans les Ressources Humaines, le Marketing et les Finances. Cependant la façon de manager est différente suivant la taille de l’entreprise et le niveau de développement du pays dans lequel elle se trouve. La façon d’aborder la R.S.E. est donc différente d’un pays à l’autre et d’une entreprise à l’autre.
II/ Une approche « glocale[7] » du management :

Comme nous l’avons exposé dans les parties précédentes, management et R.S.E. sont aujourd’hui indissociables. Au cours du XXème siècle, nous avons assisté à une uniformisation théorique du mode de vie et aussi à une mondialisation de certaines grosses entreprises. Toutefois, les cultures des populations restent différentes et l’approche de la R.S.E. l’est donc aussi. Comment s’adaptent les pays à la question de la R.S.E. et comment les entreprises font face à toutes les prérogatives que cela comporte ?

A/ A travers les pays (type de pays) :

1. La France et l’Europe :

Dans les pays dits « développés », la R.S.E. a aujourd’hui beaucoup de poids sur les décisions de management. La R.S.E. s’appliquent dans un cadre éthique et doit être efficace. La logique économique des pays développés est basée sur le fordisme[8], et donc sur une certaine subordination de l’employé par rapport à l’employeur et de l’employeur sur le marché. L’incorporation de la R.S.E. dans le management doit pouvoir se faire sans signer le déclin de ses entreprises. Nous reverrons plus longuement dans la pratique, comment les entreprises y parviennent.

Comme dans les pays développés, décisions politiques et intérêts économiques sont liés. Une enquête de la SOFRES[9] de 2001 prouve l’importance du social dans la perception de la R.S.E.. Selon ce sondage, la R.S.E. c’est d’abord le refus de faire travailler les enfants du tiers-monde (79% des personnes interrogées), puis ensuite c’est le fait de bien traiter les salariés (65%). C’est encore informer le public quand un produit présente des risques (51%), c’est l’interdiction de discriminations raciales (41%), c’est aussi le devoir pour les entreprises de développer l’employabilité de ses salariés pour qu’ils aient de la valeur sur le marché du travail (40%). Pour rendre toutes les volontés des citoyens possibles, les nations ont dû adapter un « arsenal » juridique, pour obliger leurs entreprises de toute taille et avec toute activité à se conformer à une nouvelle façon de penser le développement.

En France, la loi sur la N.R.E.[10] du 15 mai 2001 a pour but de donner à l’état d’avoir le droit de réguler l’entreprise, sa concurrence et ses finances. Le bilan après cinq ans de mise en application est mitigé. D'après l'O.R.S.E.[11], la majorité des 700 sociétés concernées n'a pas respecté la loi. Certaines entreprises, en particulier les plus importantes, ont certes rendu un rapport spécifique, souvent appelé rapport de développement durable, mais seule la moitié des entreprises du CAC 40[12] s'est engagée dans une démarche de développement durable, formalisée dans le rapport ou dans une lettre du président. Le rapport note que plus la taille des entreprises est réduite, moins les renseignements en nombre de thématiques et de pages sont importants concernant le développement durable. Plus de 80 % des 130 entreprises les plus petites du SBF 250[13] consacrent ainsi moins de cinq pages aux informations sociales et environnementales.

Au niveau européen, le parlement a rédigé un Livre Vert sur la R.S.E. en 2001. Ce Livre Vert évolue sans arrêt et aucun accord fixe n’a été trouvé. Plusieurs points de vue s’affrontent et la Grande Bretagne est la plus hostile à ce texte. L’écriture définitive de ce Livre Vert n’est pas encore finie.

2. Dans les pays en développement :

Dans ces pays, les initiatives volontaires ont supplanté la réglementation gouvernementale entraînant une privatisation de la régulation. Cependant, l’élargissement du spectre des acteurs impliqués dans la régulation des activités des multinationales pourrait faire contribuer la responsabilité sociale à une innovation régulatrice adaptée aux exigences de développement de ces pays.

Les politiques de développement dans les pays africains, initiées principalement par les institutions internationales, ont dans un premier temps accordé une place prépondérante à l’Etat dans la mise en œuvre du développement pour ensuite privilégier le marché comme le moyen le plus efficace pour la répartition des ressources. Ainsi, comme condition à l’accès aux prêts accordés par ces institutions, les pays africains ont été appelés à ouvrir leurs économies à l’investissement et au commerce international. Pour ces pays, la quête de devises étrangères pour les besoins de remboursement de la dette ainsi que la volonté d’accueillir des investissements décrits comme facteurs d’accroissement de l’emploi, de transfert, de technologie, de croissance et de développement ont mis les gouvernements en concurrence. Ils offrent donc aux multinationales, l’accès à un capital bon marché, un assouplissement de leur cadre réglementaire et même une modification des codes miniers nationaux.

Depuis une vingtaine d’années, les pays en développement se sont vus prescrire le libre échange et l'investissement privé comme vecteurs de développement. La plupart des flux de capitaux reçus par les pays africains consistent cependant en des investissements directs étrangers dans un très petit nombre de pays riches en ressources pétrolières et minérales (CNUCED[14], 2001). Le but des organisations internationales a été d’attirer les I.D.E.[15] dans ces pays. Un tableau modifié du rapport de Green montre bien l’évolution des réglementations dans le domaine environnementale (ici surtout minier) et les conséquences sur le management[16].

B/ A travers les entreprises (types d’entreprises) : 1. Les grandes entreprises (enjeux) :

Les grandes entreprises sont aujourd’hui présentes dans le monde entier, tant au niveau production que distribution. Les lois, les mœurs, l’environnement font que l’approche des entreprises doit être différente. Grâce à l’exemple de la société Suez en Argentine et en Bolivie, nous pouvons voir que si le management du traitement de l’eau se préoccupe de l’intérêt des populations dans le cadre du respect de la R.S.E., la quête du profit reste primordiale. Cet opérateur de traitement et de distribution de l’eau a placé, comme son concurrent Veolia, le développement durable au cœur de sa stratégie (depuis longtemps et du fait de sa fonction). Mais, à cause de la dévaluation du peso argentin ou des révoltes de cocaleros (producteurs de feuilles de coca) boliviens et avant de suspendre son contrat, le groupe avait en effet dû demander au gouvernement argentin d’augmenter les tarifs de l’eau de 30% face à la dévaluation du peso. Le PDG de Suez, Gérard Mestrallet avait pourtant affirmé : « ne pas prendre en considération les impératifs de développement durable, c’est s’exposer à des crises sociales et environnementales graves. L’exigence de rentabilité est absolument compatible et indissociable du respect des valeurs ». Face à la crise, Suez s’est retirée de ces pays, et en a fait les frais sur le plan de sa réputation: « Quand les affaires sont moins juteuses, Suez redevient une entreprise lambda » (Riccardo Petrella, conseiller auprès de la Commission européenne). Descendu de son piédestal sur lequel le développement durable l’avait posé, l’entreprise Suez nous montre que le concept est soumis aux lois du profit. Ces dernières participent souvent à la mise en application d’actions en faveur du développement durable.

2. Les Petites et Moyennes entreprises :

Comme nous l’avons en partie exprimé dans la partie concernant les Etats, les décisions de management pour les entreprises sont soumises aux lois du pays où elles résident. La prise en compte de la R.S.E. dépend du pays lorsqu’il s’agit d’une P.M.E. n’ayant pas de fournisseurs où de clients à l’étranger.
Comme les états sont vraiment indépendants dans la prise en compte de la R.S.E., nous assistons à des situations très différentes suivant la localisation de ces P.M.E.[17]. Néanmoins dans le monde entier les P.M.E. sont de plus en plus impliqués dans le respect de la R.S.E. du fait de leur importance dans le tissu économique. Dans une enquête portant sur 7 662 entreprises en Europe, l’observatoire des P.M.E. européennes constate que 49% des P.M.E. européennes sont engagées dans des activités socialement responsables externes. Mais ces activités, en direction des communautés où elles sont implantées, sont le plus souvent sportives, parfois culturelles, de formation, environnementales, concernant l'insertion de publics défavorisés, etc. Leurs motivations sont essentiellement d’ordre philanthropique, le dirigeant de la P.M.E. recherchant un renforcement des liens avec la communauté locale et ses autorités. Elles prennent le plus souvent la forme de dons à des associations et ne sont pas intégrées dans la stratégie de l’entreprise. Presque 70% des dirigeants de P.M.E. déclarent « faire du développement durable »[18]. L'intégration effective des préoccupations sociales, économiques et environnementales dans la stratégie entrepreneuriale est peu fréquente et constitue souvent l’action d’entrepreneurs militants. On est conduit à penser que le syndrome de monsieur Jourdain correspond à une vision particulièrement superficielle du développement durable et de la R.S.E. dans laquelle envoyer quelques salariés en formation, subventionner le club de football local ou diminuer les consommations d’énergie suffit à décerner un brevet d’entrepreneur responsable.

Depuis quelques années, nous assistons à un autre phénomène. Certaine P.M.E. arrivent à avoir une responsabilité internationale dans le respect de la R.S.E.. En effet, certaines entreprises produisent ou vendent une partie de leur production à l’étranger et nous pouvons alors se poser la question des responsabilités de ces entreprises qui sous traitent à l’étranger. En pratique, nous pouvons constater que le processus managérial des P.M.E. ne s’analyse pas en fonction des responsabilités mais en fonction des parties prenantes ; le problème est souvent un celui de gestion des ressources. Ce n’est pas parce que la loi N.R.E. fait pression sur les P.M.E. pour qu’elles soient conformes à ses standards en intégrant sa culture, que la grande entreprise elle-même ne peut intégrer que de façon superficielle. Néanmoins, les normes environnementales imposées par les pouvoirs publics font souvent l’objet d’une surveillance sourcilleuse des donneurs d’ordre qui craignent de voir leur réputation et même leur responsabilité juridique engagée en cas de violation grave de la part de leur fournisseur. La responsabilité des P.M.E. est donc entièrement due à leur volonté ou à une pression des plus gros acteurs du développement (grandes entreprises, clients, Etats, O.N.G.[19]).

Pour conclure cette partie, nous pouvons dire que de nombreuses différences existent à travers les entreprises et les pays. En effet, les P.M.E. et les grandes entreprises sont plus ou moins sensibles à la notion de R.S.E. et aux problèmes de société. Certaines s’impliquent car elles se sentent concernés, d’autres ne le font pas. Parmi les entreprises qui s’impliquent, on constate que la R.S.E. leur permet parfois d’avoir une bonne image auprès de l’opinion publique.

III/ La R.S.E., une bonne conscience pour les managers ?

La R.S.E. ne s’exerce donc pas totalement de la même façon suivant le type d’entreprises qui l’applique et le niveau de développement du pays où ces entreprises opèrent. Aussi, la Responsabilité Sociale des Entreprises représente pour celles-ci à la fois des obligations et des responsabilités éthiques. De plus, elle est devenue un sujet d’actualité. On pourrait de ce fait avoir des doutes sur la raison de la motivation des entreprises dans le respect de celle-ci.

A/ Des obligations et des initiatives volontaires :

Relativement à la R.S.E., les entreprises se doivent de respecter certaines règles et peuvent également prendre des initiatives personnelles concernant d’autres aspects non obligatoires.

Concernant les normes et obligations, on trouve des référentiels internationaux, des lois nationales et des directives européennes. Ainsi, des référentiels internationaux se sont créés tels que la G.R.I. (Global Reporting Initiative) et les principes directeurs de l’O.C.D.E.[20]. La Global Reporting Initiative est une initiative internationale à laquelle participent des entreprises, des O.N.G., des cabinets de consultants, des universités. Créée en 1997 et basée à Amsterdam, la GRI édite des lignes directrices pour aider les entreprises à produire, si elles le souhaitent, des rapports sur les dimensions économiques, sociales et environnementales de leurs activités, produits et services. Les principes directeurs, rédigés pour la première fois en 1976, sont des recommandations que les gouvernements adressent aux entreprises multinationales. Ils énoncent des principes et des politiques volontaires de comportement des entreprises. Les gouvernements souscrivant aux principes directeurs encouragent les entreprises opérant sur leur territoire à les respecter. Les principes directeurs font partie des lignes directrices les plus diffusées et les plus reconnues au niveau international, mais ils n'ont aucune portée contraignante. A propos des lois nationales, un grand nombre de lois françaises et de plans d'action font explicitement référence au développement durable ou traitent des problématiques associées. L’article 116 de la loi sur les Nouvelles Régulations Economiques demande aux entreprises cotées de droit français de fournir des informations sociales et environnementales dans leurs rapports annuels. Son décret d’application énumère les critères sociaux et environnementaux, d’ordre qualitatif et quantitatif, qui doivent être renseignés. Cela va des émissions de gaz à effet de serre à l’égalité professionnelle entre hommes et femmes en passant par l’insertion des personnes handicapées. De plus, un grand nombre de textes européens ont trait au développement durable ou à l’un de ses aspects. Ils peuvent être répartis en deux catégories : déclarations d’intention, comme les stratégies européennes d’une part, et les directives qui elles ont vocation à être transférées dans les lois nationales d’autre part. Ces textes sont par définition, en évolution constante. Globalement, l'entreprise n'a pas seulement un rôle économique, mais aussi un rôle social, vis-à-vis de la société dans laquelle elle opère. Ce rôle social est plus ou moins pris en compte par les entreprises elles-mêmes. Les enjeux habituellement considérés pour la responsabilité sociale des entreprises couvrent, en plus de la qualité sociale vis-à-vis des filières d'approvisionnement, la question du bien-être des salariés de l'entreprise et de leur famille, de l'insertion sociale des populations vivant autour des lieux d'implantation de l'entreprise, du respect de pratiques éthiques dans les affaires (lutte contre la corruption par exemple), de l'empreinte environnementale de l'entreprise, du cycle complet de vie de ses produits, etc. On considère que tout ce qui dépasse les strictes obligations légales des entreprises entre dans le champ volontaire de la responsabilité sociale de celles-ci.

Certaines multinationales mettent en œuvre des politiques volontaires de responsabilité sociale sans avoir, encore, d'obligations légales, c'est ce qu'on appelle des démarches volontaires. Il peut s'agir d'objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre ou de programmes de lutte contre le sida, par exemple. Certaines entreprises s'engagent dans des démarches d’auto-régulation, souvent par secteur d'activité. Elles définissent un cadre, sous forme de chartes ou protocoles, par lequel elles se fixent des objectifs et des moyens pour les atteindre. Par ailleurs, les entreprises font un intense travail de lobbying[21], par exemple auprès des autorités européennes, pour limiter les régulations contraignantes qu'elles jugent inadaptées ou moins efficaces et mettent en avant leurs initiatives volontaires.
En France, par exemple, l’AERES (Association des entreprises pour la réduction des gaz à effet de serre) a remis au gouvernement français, en septembre 2003, "les contrats d'engagements volontaires" de 24 entreprises (21 multinationales françaises et trois énergéticiens nationaux). Leurs objectifs de réduction d’ici à 2007 représentent 56% des émissions de l'industrie française. En reprenant une typologie de l'O.C.D.E., on peut distinguer quatre principaux types de démarches volontaires. Tout d’abord, nous pouvons citer les programmes volontaires publics (ou « réglementations facultatives ») dans lesquels les entreprises participantes acceptent librement des normes élaborées par les pouvoirs publics qui cherchent à promouvoir, au sein des entreprises, des bonnes pratiques de R.S.E.. Il s'agit par exemple d'outils certifiant la mise en place d'un système de management environnemental (éco-audit) ou certifiant la qualité écologique d'un produit (écolabel), comme dans le cas de l'agriculture biologique (label AB). Ces outils sont élaborés de manière unilatérale par les pouvoirs publics et sont « à prendre ou à laisser » par les entreprises. Si elles les adoptent, elles sont alors autorisées à utiliser un logo écologique, tels que le label « ange bleu » en Allemagne ou l'écolabel européen. Les entreprises trouvent dans les programmes volontaires un double intérêt : ils améliorent leur image auprès du grand public, sans pour autant générer de contrainte directe (absence de menace réglementaire). Leur diffusion reste cependant encore très inégale selon les pays, y compris au sein du G8, puisque le Japon comptait 8169 certifications au premier janvier 2002, alors que la Russie en comptait seulement 13. Parmi les démarches volontaires, nous trouvons aussi les accords négociés qui prennent la forme d'un contrat, à l'échelon national, entre les pouvoirs publics et les professionnels d'un secteur. Ils comportent une « cible » et un calendrier de réalisation. Le respect de leur mise en œuvre est assuré par la crainte de nouvelles dispositions réglementaires plus contraignantes dans le cas où l'accord n'atteindrait pas ses objectifs. Toutefois la principale limite de ces accords négociés est au niveau des objectifs initiaux qui peuvent être détournées ou fixés à un niveau trop bas du fait de la capacité des industriels à s’organiser comparativement aux victimes de pollution, et à peser efficacement sur l'interlocuteur public. Egalement, les incertitudes autour des menaces réglementaires sont susceptibles d’être mis en œuvre en cas de non respect des objectifs. Comme troisième type de démarches volontaires, les engagements unilatéraux sont pris par les entreprises qui définissent elles-mêmes les objectifs à atteindre ainsi que les moyens. Elles peuvent choisir un contrôleur externe pour asseoir la crédibilité de leur démarche. De manière générale, les objectifs fixés sont plus souvent de nature qualitative que quantitative : codes de conduites, lignes directrices... Les engagements unilatéraux ne prévoient ni surveillance, ni sanction et les pouvoirs publics sont absents de ces programmes qui peuvent souffrir d'un manque de crédibilité aux yeux du public. Les engagements unilatéraux prévoyant un système de surveillance et de sanctions, tels que le programme « gestion responsable » de l'industrie chimique canadienne, représentent une exception. Au sein de l'Union européenne, ce type d'accords est relativement peu fréquent. Un « programme de sagesse énergétique » a été lancé par Eurelectric et l'Unipede[22], afin de démontrer l'attitude proactive des compagnies d'électricité en matière de développement durable. Enfin, les accords privés, passés entre entreprises et organisations de droit privé, donnent lieu à une labellisation n'ayant aucun caractère public ou para-public. Il existe un petit nombre de labellisations privées, dont les deux plus importantes sont le label FSC[23], qui traite de la gestion durable des forêts, et le label Max Havelaar qui traite du commerce équitable. Voir tableau en annexe page 27.

Globalement, le choix d'engagements volontaires par les entreprises présente d'indéniables avantages pour la préservation de l'environnement, au premier rang desquels le type de démarche qu'ils symbolisent : responsabilisation, dialogue avec les parties prenantes, analyse de la responsabilité en termes d'opportunités et non simplement de contraintes... Cependant, le respect des responsabilités éthiques de la part des entreprises ne dépendrait-il pas de l’image qu’elles peuvent avoir face à l’opinion publique ?

B/ Un « effet de mode » :

Nous pouvons penser que cette notion de Responsabilité Sociale des Entreprises qui prend place dans les différents domaines du management n’est peut-être qu’un « effet de mode ». Aujourd’hui, la R.S.E est devenu un sujet dont beaucoup de personnes parlent car il fait naître en chacun de nous un sentiment de responsabilité. La R.S.E est de nos jours une notion qui touche toutes les entreprises et aussi une certaine partie de la population, car c’est une prise de conscience de la situation du monde par rapport aux résultats du management des entreprises. Cet effet de mode apparaît à travers des sommets internationaux comme :
Le Sommet de Rio en 1992 : au cours de ce sommet, plus de 173 chefs d'état et de gouvernement présents à ce sommet ont élaboré un programme de développement durable appelé Agenda 21. Après avoir élaboré un programme mondial, il a ensuite été décliné au niveau national, régional et local.
Le Sommet européen de Lisbonne en mars 2000 : lors du sommet européen de Lisbonne, la Responsabilité Sociale des Entreprises a été portée au rang de dimension stratégique pour l'Union. Le rôle des entreprises a ainsi été nettement souligné dans les objectifs de l'Union Européenne, qui repose lui sur trois piliers : la compétitivité, la cohésion sociale et le développement durable.
Le Sommet de Johannesburg en 2002 : le sommet de la terre à Johannesburg où 191 pays étaient représentés. Ce sommet réaffirme les grandes lignes de l'agenda 21 notamment " l'approche de précaution ", un concept moins contraignant que le principe de précaution initialement prévu (Rio 1992). Mais il fait naître des projets en partenariats avec des entreprises publics et privées[24].

A travers ces différents sommets que nous avons pu voir, nous pouvons nous rendre compte que cette notion se développe au fur et à mesure des années pour au final toucher de plus en plus de pays. De plus, on observe très clairement que cette notion de Responsabilité Sociale des Entreprises sa rattache à celle de Développement Durable.

De plus, cet « effet de mode » apparaît aussi à travers les discours des hommes politiques. Effectivement, nous pouvons voir que cette notion est pour certaine personnalité un point très important qui suscite une prise de conscience des plus rapides. Pour Nicolas HULOT, partisan d'une société de sobriété, Sa démarche vise à faire pression sur les hommes et appareils politiques, il écrit sur son site : « Il faut placer les enjeux écologiques au cœur des élections présidentielles ! 9 Français sur 10 estiment nécessaire de changer profondément de politique pour faire face au risque écologique. Je souhaite que les politiques placent ces enjeux au cœur de leurs programmes électoraux. » Pour Nicolas HULOT, la Responsabilité Sociale des Entreprises n’est pas un effet de mode mais le résultat d’années et d’années d’insouciance sur le plan environnementale, sociale et économique et aussi à de mauvaises décisions de la part du management des entreprises. A travers les hommes politiques, la R.S.E. s’impose dans les mentalités et les mœurs. L’opinion publique se sent donc de plus en plus concernée et préoccupée.

De nos jours, les entreprises ne sont plus les seuls acteurs de la réussite ou de l’échec de la R.S.E. En effet, l’opinion publique, au départ, plus spectateur de ce phénomène, ne considérait pas les problèmes économiques, environnementaux et sociaux comme leur préoccupation première mais le poids des médias a accrut la sensibilité de l’opinion publique envers ce sujet. Ainsi, elle est devenue aujourd’hui un acteur à part entière et sa préoccupation pour ce thème est prépondérante. Le succès du site http://www.defipourlaterre.org/, qui recueille plusieurs milliers d’inscriptions par jour, est la preuve de l’accroissement de cette prise de conscience envers les problèmes environnementaux. De même, la réussite du commerce équitable et le développement de l’agriculture biologique annoncé pour 2007 renforcent ce point. Par exemple, Max Havelaar France, développeur du commerce équitable dans l’hexagone, est en pleine croissance. Ainsi l’an dernier il travaillait avec 95 organisations dans 45 pays à travers le monde. Les mêmes constats peuvent être faits au niveau des préoccupations économiques et sociales démontrant ainsi la véritable intégration de la notion de R.S.E dans les mœurs.

C/ R.S.E. : Moyen de valorisation pour l’entreprise :

Le développement durable étant devenu un sujet fréquemment abordé dans les médias. L’opinion publique prend de plus en plus conscience de la notion de développement durable. Les clients ont désormais de nouvelles préoccupations. Pour la majeure partie d’entre eux, ils savent, de nos jours, que les ressources naturelles de la Terre sont en danger, que la Terre est en danger. Ils apprécient de voir qu’une entreprise, un pays ou une personne populaire lutte contre les abus environnementaux, économiques et sociaux. Bien que la plupart d’entre nous n’agit que peu pour qu’il y ait des progrès dans ces différents domaines, chacun se sent concerné, chacun en parle. Nous sommes tous quotidiennement amenés à entendre parler du développement durable, c’est pourquoi chacun d’entre nous est sensibilisé à ces problèmes.

Les entreprises semblent, elles-aussi, s’y intéresser. Humainement, on serait tenté de croire qu’il s’agit d’une prise de conscience progressive, que l’état de notre Planète doit être pris en compte d’urgence, ou encore qu’il s’agit d’un attrait pour cette opportunité de « réconcilier trois sphères qui se sont longtemps opposées : rentabilité économiques, équité sociale et responsabilité environnementale »[25]. Cependant, on constate souvent que parler de Développement Durable dans des forums, colloques et autres rencontres, d’annoncer de bonnes intentions à travers les médias, voire même de dépenser des budgets importants en campagnes publicitaires agressives, que d’agir réellement de façon responsable. La communication autour du Développement Durable est aujourd’hui un moyen efficace de s’approprier les valeurs éthiques d’une démarche que seuls quelques rares pionniers mettent en œuvre. Ceux qui agissent communiquent peu car ils jugent que leur démarche tombe sous le sens ; tandis que ceux qui en parlent à grand renfort créent de la valeur à bon compte.

Un problème se pose donc : les entreprises axant leur communication dans le sens du Développement Durable ne le font-elles pas surtout dans un souci de bonne conscience, voire d’image plutôt que par conviction réelle ? Communiquer sur ce sujet pour les entreprises permet de conserver la confiance des actionnaires, d’accroître la motivation des collaborateurs ou la fidélité des clients, mais aussi, de plus en plus, de respecter la réglementation, de se différencier de la concurrence, de diminuer les coûts d’exploitation… La communication dans le sens du Développement Durable semble avoir pour principal but la bonne image de l’entreprise plus que la bonne conscience de celle-ci. Il existe un aspect positif dans ces démarches d’image : certains sensibilisent l’opinion publique sur le sujet du Développement Durable. La communication des entreprises sur leur implication dans le Développement Durable et les problèmes de société semblent donc constituer un moyen de valorisation. Les O.N.G. (Organisations Non Gouvernementales) entrent en jeu, jouant un réel contre-pouvoir en prenant les entreprises au pied de la lettre, les obligeant à respecter les engagements communiqués. Cependant, certains abus persistent. Des entreprises jouent sur le fait qu’elles sont proches des attentes mondiales en matière de Développement Durable : elles font beaucoup de publicités sur leur investissement dans leur responsabilité environnementale, économique et sociale. Cela leur permet de montrer à l’opinion publique qu’elles sont des entreprises responsables et qu’elles veulent protéger la planète. C’est pourquoi il est possible de dire que la communication des entreprises relative à leurs responsabilités est un moyen de valorisation auprès des clients.

La R.S.E. regroupe des devoirs, des normes, des règles, mais aussi beaucoup de responsabilités éthiques comme le définit la définition suivante de la R.S.E. : « La Responsabilité sociale des entreprises (R.S.E.) est un concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire. »[26] Cette définition insiste bien sur le caractère volontaire de la R.S.E., à savoir l’éthique du management des entreprises. De nos jours, la R.S.E., majoritairement le Développement Durable, est au cœur de tous les débats. Les médias diffusent sans cesse des informations concernant les Sommets de la Terre, les idées qu’ont certains hommes et certaines femmes politiques relatives à l’environnement…Etc. C’est pourquoi l’opinion publique est sensible à ces sujets et qu’il arrive que certaines entreprises jouent de leurs actions dans le sens de la protection de l’environnement, de la non-pollution de la planète, pour convaincre de nouveaux clients à acheter leurs produits, à utiliser leurs services.

Conclusion :

La Responsabilité Sociale des Entreprises étant un sujet de plus en plus abordé dans les médias et qui fait ressortir de nouvelles préoccupations mondiales a pris progressivement et continue de prendre peu à peu place dans les entreprises. Les managers doivent donc désormais inclure dans la stratégie de leur entreprise, ces nouvelles préoccupations liées au social, à l’environnemental et à l’économique. Lesquelles représentent des modifications s’exerçant au sein des différents domaines relatifs à la stratégie. C’est le cas des Ressources Humaines qui sont touchées en premier lors d’une décision de changement de stratégie, mais aussi du Marketing qui est l’image de l’entreprise et qui véhicule donc le fait que l’entreprise assume ou n’assume pas sa responsabilité économique, sociale et environnementale. Les Finances sont elles-aussi touchées par les décisions prises par les managers des entreprises car respecter la R.S.E. a un coût et nécessite souvent un investissement monétaire important. Bien que certains aspects du management vers la R.S.E. soit identiques d’une entreprise à une autre à travers le monde, d’autres sont relatifs à la taille de l’entreprise, au développement ou non du pays dans lequel elle se trouve. L’application de la Responsabilité Sociale des Entreprises devient donc de plus en plus fréquente dans le monde. La R.S.E., comprenant des normes, des obligations, mais aussi des notions correspondant à des responsabilités éthiques de la part des entreprises est progressivement devenue un sujet fréquemment abordé par les médias, les politiques, les O.N.G. (Organisations Non-Gouvernementales)…Etc. L’opinion publique a donc pris conscience de l’importance de respecter ces règles et ces idées. Cela tend à interpeller les entreprises quant à leurs pratiques sociales et environnementales et à les mener vers des pistes de régulation. Emprunter ces pistes leur permet généralement d’améliorer les relations qu’elles entretiennent avec leurs parties prenantes dans le cadre de leurs activités existantes. Certaines d’entre elles ont même tendance à jouer de cela en communiquant beaucoup sur les « bonnes » pistes qu’elles prennent. En quoi la R.S.E. et ses obligations influencent le management des entreprises à travers le monde ? La Responsabilité sociale des entreprises comportent de nombreuses obligations à travers des normes, des règles ou simplement l’éthique. Pour répondre à ces nouvelles attentes de l’opinion publique, les entreprises doivent s’adapter et cela passe souvent par la modification de leur stratégie. La modification de celle-ci nécessite une réflexion et une réorganisation au sein même du management de l’entreprise. C’est en cela qu’il existe une relation d’influence entre la R.S.E. et le Management de l’entreprise. En quoi la R.S.E. peut devenir, pour certaines entreprises, un moyen de valorisation ? Nous avons constaté dans notre développement que la R.S.E. apparait comme un « effet de mode » ; ce qui signifie que tout le monde en parle et qu’aujourd’hui, notamment à travers la notion de Développement Durable, nous avons tous conscience de l’importance de protéger notre planète. La plupart des entreprises, ne voulant pas décevoir l’opinion publique, et plus particulièrement leurs clients et leurs actionnaires, s’investit dans ces préoccupations. Certaines d’entre elles agissent discrètement et d’autres communiquent, majoritairement à travers la publicité, dés qu’un progrès est fait dans ce sens, la R.S.E. devenant donc un moyen de valorisation pour ces dernières. Une interrogation peut alors se poser : Ethique et Management ne représenterait-il pas un oxymore ? Cette question a tout a fait lieu d’être dans le domaine de la R.S.E. car si le management de l’entreprise se dirige vers la Responsabilité sociale c’est parfois plus pour répondre à l’opinion publique, pour que l’entreprise garde ses clients et ses actionnaires, que par éthique.
Annexes

|DIFFERENTS PROJETS EMERGENTS ENTRE ENTREPRISES PUBLIQUES ET PRIVEES |
|Nom de l’entreprise : |Projets : |
|Shell |Projet d'exploitation gazière aux Philippines |
|Axel Spring groupe de presse allemand Bild |Programme pour limiter la pollution dans l'impression de journaux |
|E7, un réseau de grandes compagnies électriques |Projet d'énergie renouvelable dans des villages indonésiens |
|Roplife International, groupe d'entreprises phytosanitaires et d'OGM|Programme de formation à l'usage des pesticides |

Tableau du rapport de Green montrant l’évolution des réglementations dans le domaine environnementale

|Initiative spécifique |Initiatives croisées |Promoteur |Statut |
| |- Code de gestion environnementale de |Conseil australien |- Existe depuis 1996. Depuis|
| |l’industrie australienne des minéraux - |des minéraux |2002, l’adhésion au code est|
| |Reporting environnemental | |obligatoire pour les membres|
| | | |de l’association. |
| | | |Publication obligatoire de |
| | | |la performance |
| | | |environnementale |
| |- Recommandations environnementales - |Chambre sud - |Série de recommandations |
| |Principes directeurs de la participation |africaine des mines|formulées depuis plusieurs |
| |publique | |années. |
|- Guide de gestion des parcs à résidus miniers - |Initiative « vers un développement minier|Association minière|- Existe depuis 2000. Auto -|
|Rapport des émissions environnementales |durable » |canadienne |vérification par les membres|
| | | |depuis 2004 et normes de |
| | | |rendement à partir de 2005. |
| | | |- Obligatoire pour les |
| | | |membres depuis 2001. |
| |Certification minière |World Wide Found |Discussion de pré – |
| | |Australie et Placer|faisabilité; application |
| | |Dome Asie Pacifique|potentielle au niveau |
| | | |international |

|Avantages et inconvénients des différents types d'accords volontaires : tableau synthétique |
| |
| |
|Exemples |
|Avantages |
|Inconvénients |
| |
|Accords volontaires publics |
|Certification EMAS ou ISO 14000 |
| |
|Ecolabellisation |
| |
|Programmes Green Lights et «33/50» aux EU |
|Visibilité pour le public et image de marque pour l'entreprise |
| |
|Diffusion démarche dans l'entreprise |
| |
|Préparation à de nouvelles réglementations |
|Peu d'efforts d'innovation |
| |
|Pas de menace réglementaire |
| |
|Transparence inégale |
| |
|Efficacité environnementale moyenne |
| |
|Accords négociés entre entreprises |
|AECA-Commission européenne |
| |
|«Conventions» aux Pays-Bas |
| |
|Accords locaux au Japon |
|Souplesse objectifs / calendrier / moyens pour les entreprises |
| |
|Partage des coûts administratifs entre entreprises et pouvoirs publics |
| |
|Contraintes stimulantes (délivrance permis) |
|Objectifs souvent moins ambitieux |
| |
|Frais de transaction élevés |
| |
|Risque de «passager clandestin» |
| |
|Efficacité environnementale très variable |
| |
|Engagement unilatéraux pris par les entreprises |
|Elaboration de codes de conduites, de guidelines |
| |
|Accords de branche aux EU |
| |
|Partnerships for Climate Action |
| |
|AERES |
|«Effets impalpables» (émulation, bonnes pratiques) |
|Engagements qualitatifs |
| |
|Critères pas toujours homogènes |
| |
|Pas de mécanismes de surveillance indépendants |
| |
|Pas de sanction |
| |
|Accords privés |
|Partenariats ONG-entreprises |
| |
|FSC filière boisMax Havelaar |
|La partie contractante engage sa crédibilité |
| |
|Image de marque de l'entreprise |
|Effet image sur toute l'entreprise, même si action limitée |
| |

Sources :

Internet :

http://www.orse.org/index.html http://fr.wikipedia.org/wiki/Responsabilit%C3%A9_sociale_des_entreprises http://fr.wikipedia.org/wiki/Management http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Hulot http://www.esdes-recherche.net/ http://www.strategie-aims.com/ http://www.orse.org/fr/home/download/federe-2-DD-et-strategie-entreprise-v.pdf http://www.eurostaf.fr/ http://www.ulg.ac.be/crepp/bhuybrechtspaper.pdf http://reseau.mc-durable.net/ http://www.maxhavelaar.org http://www.defipourlaterre.org http://www.novethic.fr http://www.alliances-asso.org http://www.frenchsif.org

Livre :

Responsabilité sociale de l’entreprise, pour un nouveau contrat social Auteur : Jean-Jacques Rosé Edition : De Boeck

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[1] Définition de la Responsabilité Sociale des Entreprises dans une conférence sur le thème : R.S.E. et Management responsable.
[2] Définition du Management issue d’une conférence sur le thème : R.S.E. et Management responsable.
[3] Responsabilité Sociale des Entreprises.
[4] Citation de René Dubos.
[5] Définition de la stratégie d’entreprise sur le site internet de Wikipédia
[6] Tableau en annexe page 24.
[7] Glocale : une approche à la fois globale et locale, c’est-à-dire fondée sur un socle commun mais avec des spécificités.
[8] Fordisme : mouvement initié par Henry FORD qui considère que les ouvriers sont les premiers clients et méritent de bonnes conditions de travail et de vie.
[9] SOFRES : institut français de sondage.
[10] Nouvelle Régulation Economique.
[11] Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises.
[12] CAC40 : indice boursier français.
[13] SBF 250 : complète la gamme des indices de la bourse de Paris. Il comprend les valeurs de l'indice CAC 40 et de l'indice SBF 120 et est représentatif de l'ensemble des secteurs de la cote.
[14] CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement.
[15] I.D.E. : investissements directs étrangers.
[16] Tableau en annexe page 25.
[17] Petite et Moyenne Entreprise.
[18] CROCIS, Baromètre 2003 : « Le développement durable dans les PME-PMI franciliennes »
[19] Organisation Non Gouvernementale
[20] Organisation de Coopération et de Développement Economiques.
[21] Activité qui consiste à procéder à des interventions destinées à influencer directement ou indirectement des décisions des pouvoirs publics.
[22] Groupements européens de producteurs d’électricité.
[23] Le label Forest Stewardship Council créé en 1993 par l’ONG international du même nom.
[24]Voir tableau en annexe page 26.
[25] Cyrille SOUCHE, fondateur de M&C, agence française de conseil en communication dédiée au Développement Durable des entreprises et des collectivités.
[26] Définition de la Responsabilité Sociale des Entreprises sur Wikipédia.

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