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La Violence Simbolique

In: Social Issues

Submitted By ancablabla
Words 1897
Pages 8
La violence symbolique dans l’imaginaire collectif roumain.
Un regard sur la culture

Introduction

Les sociétés post socialistes sont gender-blind, genre-aveugles (Rovența-Frumușani, 2012; Timár, 2007; Stoilova, 2006), ça signifiant qu’elles sont indifférentes par rapport à genre même dans le monde académique, dans le domaine des études de genre, qui n’est pas assez développé, mais aussi dans des autres domaines et dans la vie quotidienne sociale, culturelle, économique etc. des individus. La notion d’indifférentisme sur le problème de genre peut être perçue comme positive, si l’on comprend comme une attitude neutre par rapport aux inégalités, différences ou similitudes entre les sexes. Pourtant, une telle attitude n’est pas nécessairement positive dans ces sociétés-là, car des actes de discrimination et de violence, en termes de genre, peuvent être toujours aperçus. Donc, on se pose la question: pourquoi sont ces sociétés genre-aveugles, s’il y a un problème réel en ce qui concerne l’égalité entre les sexes? A mon avis, une femme qui vit dans une telle société – la société roumaine, qu’on va approfondir dans ce papier – une des raisons principales qui peut justifier cet indifférentisme en ce qui concerne la question de genre est l’imaginaire collectif (selon Boia, 2000) ou le habitus (selon Bourdieu, 1990) exprimé par rapport à l’altérité du genre. L’altérité du genre peut même signifier l’autre sexe ou l’autre orientation sexuelle, l’autre signifiant tout ce qui est déviant de la normalité – dans ce cas, l’autre sexe va être le sexe ‘faible’, la femme et l’autre orientation sexuelle, l’homosexualité. Dans l’imaginaire collectif roumain, il y a une violence latente ou symbolique très expressive à travers l’altérité du genre.

La violence symbolique

Qu’est-ce que c’est la violence symbolique? Selon Pierre Bourdieu (1990), qui a introduit la notion, la violence symbolique est un processus de soumission, spécifique aux toutes formes d’organisation sociale ou politique où il y a des systèmes de domination, par lequel les dominés perçoivent la hiérarchie sociale comme légitime et naturelle. Les dominés intègrent la vision que les dominants ont sur le monde, ce qui les conduit à se faire d’eux-mêmes une représentation négative, de développer un sentiment d’infériorité ou d’insignifiance. Les dominants ont le pouvoir d’imposer leur propre vision comme objective et collective. Les dominés ne disposent pas d’autres modes de pensée que celui des dominants et ils sont ignorés ou stigmatisés. Tout se fait de façon implicite et non consciente. Dans son article de 1990, La Domination Masculine, Bourdieu a exemplifié comme, en termes de genre, cette domination peut être aperçue aux tous niveaux, directement ou physiquement et, même, institutionnellement et au niveau culturel. Si on explore Roumanie sur le modèle de Geert Hofstede, on peut observer qu’en ce qui concerne la distance de pouvoir, il y a une distance hiérarchique très grande entre les dominants et les dominés, distance qui est acceptée par tous les membres de la société. C’est pourquoi le pays est prédisposé de se rencontrer avec de la violence symbolique de toutes sortes. En ce qui concerne la violence symbolique entre les deux sexes, un bon exemple qu’elle est manifeste est le guide de conscientisation réalisé en 2005 par les deux chercheuses roumaines Ina Curic et Lorena Văetişi de l’Institut Roumain pour Action, Instruction et Recherche dans le Domain de la Paix (Institutul Român pentru Acțiune, Instrucție și Cercetare în Domeniul Păcii). Dans ce guide, les auteures recherchent et analyse la violence directe, structurelle et culturelle exercée sur les femmes en Roumanie. La violence symbolique et définie comme structurelle et culturelle. Dans les pages suivantes, on va observer comme la violence symbolique culturelle se manifeste en Roumanie en ce qui concerne les femmes.

La violence symbolique féminine en Roumanie. Une dimension culturelle La raison pour laquelle on va traiter la violence culturelle ou qui est propagé par la culture est celle qu’elle est bien enracinée dans l’imaginaire collectif et, donc, elle est la base pour la violence directe ou structurelle (institutionnelle, la manière dans laquelle les dominés sont vues et se comportent dans les organisations). Continuellement, on va observer comment la violence symbolique se manifeste dans la culture populaire et littéraire, dans les mass-médias et dans le langage. En 1943, l’anthropologue américaine Ruth Benedict a fait une étude sociologique et anthropologique à distance sur la culture et le comportement des roumains. En observant des proverbes et des sources littéraires roumaines, elle a conclu que battre la femme est une partie componentielle du mariage, comme un sort de prélude sexuel (Constantinescu, 2005). On peut observer qu’il y a beaucoup de proverbes nés du savoir populaire roumain qui enseignent que la femme doit être battue (“Moara trebuie bătută de trei ori pe zi iar femeia de şase”), ou que la violence est un cadeau divin („Bătaia e ruptă din rai“), que la femme représente le pire (“Unde calcă femeia, locul se spurcă“) et qu’elle doit se taire („Tăcerea e cea mai frumoasă podoabă a femeii“). On a donné seulement quelques exemples, car la culture populaire roumaine est plus abondante en expressions qui inspirent violence symbolique. Considérant que la société roumaine est une société à prédominance rurale (cf. Eurostat 2012) et, donc, plus traditionnelle, la culture populaire est très enracinée dans l’imaginaire collectif. Pas seulement dans la littérature populaire, mais même dans les œuvres des érudits et des savants roumains on trouve des idées et pensées péjoratives à l’adresse des femmes, en leur attribuant des qualificatifs inférieurs du point de vue biologique. Par exemple, parmi des autres (Mircea Eliade, C. T. Popescu etc.), Emil Cioran dit que les femmes sont des nullités sympathiques (Curic et Văetişi, 2005). Tel des renseignements culturels ont seulement le mérite de créer des stéréotypes féminins péjoratifs comme celui que la femme est le sexe ‘faible’ et d’encourager la violence physique, directe et celle institutionnelle, liée au travail et à la division hiérarchique de la société. Il est très intéressant même d’observer comment la langue roumaine confronte la différence de genre. Si on cherche dans le Dictionnaire Explicatif Roumain (DEX, 1998), pour le terme homme, on va trouver les sens “personne de sexe masculin; homme adulte; mari; courageux; robuste; diligent; actif”, tandis que la femme est décrite comme une “personne adulte de sexe féminin, muiere, personne mariée” et d’autres synonymes pour femme mariée. Muiere est une manière un peu péjorative d’appeler une femme dans la langue roumaine. Donc, on peut voir très bien quelle est la différence de perception entre les deux genres et quel est le rôle que les hommes et les femmes jouent dans la société roumaine. On sait que le langage modèle la conception sur les choses contournant, sur des aspects de la vie et il est, donc, une partie componentielle très importante de l’imaginaire collectif. En nous encore interrogeant pour quoi les roumains sont aveugles dans les questions de genre, le même dictionnaire (l’édition de 1998) nous donne une réponse très relevante. Si on y cherche des mots du registre féministe, on verra qu’il n’y a pas une définition pour le mot sexisme, par exemple. Le troisième exemple de violence symbolique manifeste relié à la culture roumaine est représenté par les mass-médias. Tous les moyens de dissémination journalistique, ou au moins la plupart, sont pleines de matérielles écrites et photographiques qui transforment les femmes dans des objets sexuels, des accessoires esthétiques, ou dans des serveuses de la maison et de la famille. Pourtant, le motif sexuel est le plus présent dans les publications et les émissions de télévision roumaines, en tel manière que la plupart de femmes observées par la presse sont les promoteurs d’un comportement déviant. La femme perde, donc, sa féminité, est découragée en ce qui concerne son intellect et l’homme est encouragé de la traiter sans respect. Comme un signal d’alarme du point de vue étique devant la violence symbolique, en 2013, la société civile a adressé une lettre ouverte au Conseil National de l’Audiovisuel où elle a vigoureusement critiqué la manière dans laquelle la femme est affichée dans les mass-médias. Les femmes sont utilisées comme un décor, réduites au statut d’objets sexuels et mises dans des hypostases dégradantes, dit la lettre. Ce modèle perpétue, renforce et donne de la légitimité aux stéréotypes misogynes et aux attitudes négatives en ce qui concerne les femmes. En outre, il y a même des matérielles qui instiguent directement à une violence physique de la part des hommes, même si dans une manière ludique. Un exemple très éloquent dans ce sens peut être trouvé dans l’étude mentionné antérieurement - un article publié par la revue Playboy à l’occasion de 1er Avril, 2000, ayant le titre “Comment battre mieux ta femme”. Cet article a né une réaction parmi les femmes roumaines qui ont avancé quelques mouvement des proteste, ensemble avec des organisations gouvernementales.

Conclusion

Le sujet de ce papier a voulu justifié pourquoi la société roumaine, postsocialiste, est considérée gender-blind, indifférente en ce qui concerne les questions de genre. On a essayé de démontrer qu’une raison de cette affirmation est le fait que la société, qui est dans la plupart rurale ou vie dans une région de transit, mais pas réellement urbaine, a très enraciné dans son mental ou imaginaire collectif une image déformée sur la femme, sur son rôle et ses capacités. J’insiste sur la majorité rurale parce qu’une condition de la ruralité spécifique roumaine est la tradition et, donc, la loi culturelle. C’est pourquoi on a observé comment se manifeste la violence symbolique dans la culture. A partir de la culture populaire et passant, puis, dans le domaine de langage et, finalement, dans la discours des médias, on a vu, très brièvement, que l’image de la femme dans le mental collectif est stéréotypée dans une manière péjorative, une manière très violente du point de vue symbolique et qui instigue, donc, à une violence directe et structurelle. La vie culturelle des roumains n’est pas la seule à l’aide de laquelle l’imaginaire collectif est modelé avec de la violence symbolique entre les genres, l’idéologie religieuse chrétienne-orthodoxe avec toutes ses traditions et renseignements populaires et, même, le système éducationnel et politique étant des sources très relevantes pour la mentalité discriminatoire, mais pas consciente, caractéristique pour la société roumaine, genre-aveugle.

Bibliographie

Livres:
BOIA, Lucian – “Pentru o istorie a imaginarului”, Ed. Humanitas, Bucarest, 2000;
ROVENȚA-FRUMUȘANI, Daniela – „Analiza discursului. Ipoteze și ipostaze”, Ed. Tritonic, Bucarest, 2012
CURIC, Ina et VĂETIȘI, Lorena – „Inegalitatea de gen: violența invizibilă”, Ed. Eikon, Cluj-Napoca, 2005

Articles:
BOURDIEU, Pierre - La domination masculine, dans la revue « Actes de la recherche en sciences sociales », Vol. 84, septembre 1990 (disponible en ligne à: http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1990_num_84_1_2947);
CONSTANTINESCU, Nicolae – Ruth Benedict. Cultura și comportamentul la români, dans la revue « CERC – Cercetări Etnologice Românești Contemporane », Vol. 1, Numéro 1, hiver 2005 (disponible en ligne à: http://www.etnologie.ro/CercVol1Nr1-PDF/ConstantinescuBenedict.pdf);
STOILOVA, Mariya (Université de Leeds) - Gender Regimes During and After Socialism: Bulgarian Women’s Experiences of Employment, papier présente pour la conférence d’études de genre Thinking Gender – the NEXT Generation de 21-22 juin 2006 (disponible en ligne à: http://www.gender-studies.leeds.ac.uk/assets/files/epapers/epaper27-mariya-stoilova.pdf)
TIMAR, Judit - Gender studies in the gender-blind post-socialist geographies of East-Central Europe, dans la revue Belgeo [En ligne], 3 | 2007, mis en ligne le 01 février 2014 (disponible en ligne à: http://belgeo.revues.org/11217)

Sites:
Le Centre Geert Hofstede: http://geert-hofstede.com/romania.html

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