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Le Grand Meaulnes

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Submitted By annie7175
Words 3657
Pages 15
Biographie

Je suis né le 3 octobre 1886 à La Chapelle-d’Angillon, dans le département du Cher, en France sous le nom de Henri-Alban Fournier. À douze ans, après avoir passé une enfance en Sologne, région forestière française, et dans le Bas-Berry, ancienne province de France, je commençai mes études secondaires à Paris au lycée Voltaire. J’y remportai plusieurs prix d’excellence. Cependant, l’un de mes rêves était de devenir marin puisque j’étais passionné par les voyages. Je fus intéressé par l’École navale de Brest, mais y renonçai finalement après avoir réalisé que je ne pourrais jamais être loin des lieux ayant bercés mon enfance.

J’allai finalement au lycée de Bourges pour étudier la philosophie. Puis, je poursuivi des études supérieures en enseignement des lettres au lycée Lakanal, à Sceaux, où je rencontrai Jacques Rivière qui devint l’un de mes grands amis (et qui maria ma sœur Isabelle). Ensemble, nous nous sommes lancés dans la recherche de la vérité et de la beauté dans tous les arts, surtout la littérature. Ainsi, nous découvrîmes des auteurs incompris tels Claudel, Péguy et Valéry.

Un jour de 1905, en sortant du Grand Palais, je croisai une belle jeune femme du nom d’Yvonne. Ce fut une courte rencontre, nous fîmes une ballade aux bords de la Seine. Je n’oubliai pas de si tôt Yvonne, qui fut l’amour de ma vie même si elle épousa un médecin. Je m’inspirai d’elle pour écrire Le Grand Meaulnes et le personnage d’Yvonne de Galais.

En 1907, j’interrompis mes études pour faire deux ans de service militaire. Par la suite, je ne repris pas mes études puisque je fus engagé en tant que chroniqueur littéraire pour le Paris-Journal. Je commençai donc à publier quelques poèmes, essais, contes qui m’aidèrent à me faire connaître. De ce fait, je me liai d’amitié avec l’écrivain Charles Péguy qui, en 1912, me présenta à Claude Casimir-Perier, dont je devins le secrétaire. Je l’aidai à finaliser son ouvrage Brest, port transatlantique tout en fréquentant son épouse, Pauline Benda, connue sous le nom de Madame Simone au théâtre.

1913 fut une année marquante dans ma vie. En juin, je commençai ma liaison et correspondance passionnées avec Madame Simone. En août, je retrouvai Yvonne, à Rochefort-sur-Mer, où elle était de passage pour quelques jours chez ses parents, accompagnée de ses deux enfants. Je fus bouleversé par ces retrouvailles, mais j’étais désormais en liaison avec Madame Simone, donc je n’échangeai que quelques lettres avec Yvonne par la suite, sans autre lendemain. J’élaborai au même moment l’œuvre qui allait me rendre célèbre, mon unique roman, Le Grand Meaulnes, qui paru en novembre 1913. Cette œuvre fut pour moi l’histoire de tout ce que j’avais vécu jusqu’à présent et de l’amour de ma vie, Yvonne.

Aujourd’hui, en 1914, je suis lieutenant pour la 23e compagnie. C’est une opération militaire importante et je prends part à plusieurs batailles meurtrières. J’entends des coups de feu. Le lieutenant de la 22e compagnie, Paul Marien, vient d’attaquer les ennemis allemands. En essayant de les rejoindre, ma troupe et moi sommes encerclés par une patrouille allemande. J’ai bien reçu l’ordre de tirer sur n’importe quel Allemand rencontré sur mon chemin, mais j’ai l’impression que cette fois-ci, ce sera le contraire.

Résumés

Première partie
I- Le Pensionnaire François introduit la maison et les lieux. Il rencontre Meaulnes qui est un nouveau pensionnaire avec qui, le soir, il fait exploser des feux d’artifices. Cela marque le début de leur relation.

II– Après quatre heures François et Meaulnes passent beaucoup de temps ensemble. C’est le commencement d’une vie nouvelle pour François.

III- «Je fréquentais la boutique d’un vannier» M. Seurel cherche un volontaire pour accompagner François en voiture à la gare pour chercher ses grands-parents. Il choisit Moucheboeuf, un élève de la classe.

IV- L’évasion Meaulnes n’est pas en classe. De la fenêtre, François le voit au loin s’enfuyant, prétendant qu’il doit aller chercher les grands-parents à la gare.

V- La voiture qui revient François passe la soirée avec ses parents et ses grands-parents, qu’il a ramenés lui-même de la gare, tout en se demandant où peut bien être passé Meaulnes. À la fin de la soirée, la carriole revient, mais sans Meaulnes.

VI- On frappe au carreau Meaulnes revient finalement. Il s’enferme dans la classe avec François qui tente de savoir où était passé son compagnon pendant ces trois jours. Delouche et d’autres élèves, qui sont aussi curieux, réussissent à entrer dans la classe et une bousculade s’ensuit.

VII- Le gilet de soie Meaulnes veut repartir d’où il est revenu mais, à chaque fois, il n’est plus sûr du chemin à prendre. François comprend qu’il a dû rencontrer une jeune fille. Meaulnes décide donc de lui raconter son aventure.

VIII- L’aventure Meaulnes raconte son aventure à François (que François raconte en narration). Meaulnes avait vraiment l’intention d’aller chercher les grands-parents à la gare, mais il s’égare en chemin. En essayant de soigner son cheval, il se blesse et s’endort. À son réveil, il fait déjà nuit et il ne sait plus du tout où il est.

IX- Une halte Il fait nuit et Meaulnes aperçoit au loin ce qui semble être une maison. Il s’en approche, laissant le cheval et la carriole près d’une barrière. Les gens de la maison l’accueillent et Meaulnes se fait passer pour un chasseur pour savoir où est le village le plus près. Meaulnes se fait offrir de rester à coucher. Il accepte et retourne chercher le cheval pour le mettre à l’écurie.

X- La bergerie Meaulnes sort à l’extérieur et se rend jusqu’à l’endroit où il avait laissé son cheval et la carriole, mais les deux n’y sont plus. Meaulnes retourne donc vers la petite maison, mais se perd dans la noirceur des bois.

XI- Le domaine mystérieux Le lendemain, Meaulnes cherche encore son chemin, ne retrouvant toujours pas la petite maison. Sur sa route, il observe de loin des enfants qui parlent d’une noce. Tout près de là, un domaine. Meaulnes s’y approche et décide d’entrer par une fenêtre de chambre. Il se couche et s’endort.

XII- La chambre de Wellington Meaulnes se fait réveiller au beau milieu de la nuit par deux hommes entrant dans la chambre et discutant entre eux. Meaulnes est dans un lit à rideaux, donc, ne peut les voir. Les deux hommes parlent de noces et s’adressent à Meaulnes en pensant qu’il est quelqu’un d’autre. Ils lui disent de se préparer pour la fête.

XIII- La fête étrange Meaulnes s’incruste comme invité à la fête qui regroupe tous les invités de la noce.

XIV- La fête étrange (suite) Meaulnes s’incruste comme invité à la fête et observe les invités de la noce.

XV- La rencontre Le lendemain de la fête, Meaulnes se réveille le premier et décide d’explorer les alentours du domaine. Il aperçoit deux femmes, une jeune et une vieille, discutant. Intrigué par la jeune femme, Meaulnes décide de la suivre. Il y a un embarquement sur un bateau que tous les invités doivent prendre pour se rendre à la maison de Frantz, le fiancé de la noce, dont tous les invités attendent l’arrivée avec impatience. Meaulnes suit toujours la jeune femme et finit par lui parler. Son nom est Yvonne de Galais. Ils discutent. Au moment de retourner sur le bateau, Yvonne dit que leur rencontre était une erreur.

XVI- Frantz de Galais Meaulnes rencontre Frantz de Galais qui lui annonce Meaulnes qu’il est revenu de voyage sans sa fiancée. De ce fait, tous les invités se disent au revoir et s’apprêtent à partir puisqu’il n’ y aura pas de noces. Frantz part aussi, laissant une note expliquant les raisons de son départ et s’excusant auprès de sa sœur Yvonne de ne pas lui avoir dit adieu. Meaulnes décide également de quitter les lieux.

XVII- La fête étrange (fin) Meaulnes quitte le domaine dans une carriole en direction de Sainte-Agathe. Meaulnes se dit qu’il vaut mieux retourner d’où il vient. Il arrive donc à Saint-Agathe marquant la fin de son aventure.

Deuxième partie

I- Le grand jeu François et Meaulnes n’ont plus d’amis à l’école. La classe est divisée en deux clans. Un soir, le bourg de Sainte-Agathe est victime d’une attaque de bohémiens. François soupçonne que quelques-uns d’entre eux pourraient être des élèves de sa classe.

II- Nous tombons dans une embuscade François et Meaulnes sont à la poursuite de deux de ces bohémiens à travers le bourg. Les deux inconnus les mènent jusqu’à une impasse où ils sont alors rejoint par dix autres de leurs semblables. François se rend compte qu’il s’agit de ses camarades de classe. Pourtant, une des personnes leur demeure inconnue et semble être le chef de cette troupe. Ils commencent à tabasser Meaulnes et fouillent ses poches. Ils trouvent ce qu’ils veulent : le plan que Meaulnes s’était tracé pour retourner au Domaine mystérieux.

III- Le bohémien à l’école Le lendemain, un nouvel élève fait son entrée et François le reconnaît : le bohémien inconnu qui était le chef de la bande la veille. On apprend aussi qu’il vit avec Ganache, un autre bohémien qui était également présent lors de l’embuscade de la veille.

IV- Ou il est question du domaine mystérieux Meaulnes veut tendre un piège au bohémien pour récupérer la carte qu’il lui a volée. Cependant, le bohémien la lui redonne par lui-même. Il lui avoue que lui aussi a été au Domaine mystérieux, que lui aussi ne savait pas où il était et qu’il a complété le plan. Il se rend donc de leur côté disant qu’il en a assez des autres élèves. Il leur explique qu’il a un bandeau à la tête dû à sa tentative de se tirer une balle dans la tête. Il leur donne une adresse à Paris, où Yvonne aurait l’habitude d’aller.

V- L’homme aux espadrilles Durant la nuit, les villageois se font voler leur volaille. Ganache essaie de trouver quelqu’un qui pourrait soigner le jeune bohémien qui est blessé à la tête. On soupçonne Ganache d’avoir voler la volaille.

VI- Une dispute dans la coulisse Ganache et le bohémien donnent un spectacle sur la place de l’Église. Après l’entracte, juste avant de commencer la deuxième partie, on les entend se disputer derrière le rideau.

VII- Le bohémien enlève son bandeau Le spectacle reprend. Le bohémien enlève son bandeau et Meaulnes le reconnaît enfin : Frantz de Galais, le fiancé au cœur brisé du Domaine. Il se rend compte que Ganache aussi y était.

VIII- Les gendarmes! Meaulnes essaie de retrouver Frantz, qui semble avoir déserté les lieux après le spectacle. Des gendarmes débarquent au bourg, cherchant Ganache, le voleur de poulet, mais il est déjà parti.

IX- À la recherche du sentier perdu Meaulnes et François, chacun de leur côté, essaient de trouver le sentier ajouté sur le plan par Frantz qui devrait les mener au Domaine perdu. Ils cherchent en vain et ne trouvent rien.

X- La lessive Meaulnes annonce qu’il a écrit à sa mère pour lui demander de terminer ses études à Paris. Sa mère vient le chercher et il quitte Sainte-Agathe, laissant François seul.

XI- Je trahis… François refait sa vie sans Meaulnes. Il se relie d’amitié avec ses compagnons de classe et leur raconte l’aventure de Meaulnes. Cependant, François ne s’amuse pas avec eux autant qu’avec Meaulnes.

XII – Les trois lettres de Meaulnes François reçoit trois lettres de Meaulnes. Dans la première, il dit avoir été à l’adresse que Frantz lui avait donnée à Paris, mais aucune trace d’Yvonne de Galais. Dans la deuxième, qu’il reçu quelques mois plus tard, Meaulnes explique qu’il n’a jamais aperçu Yvonne à cet endroit et qu’il y retourne tous les jours. Par une jeune femme qui, comme lui, va attendre devant la bâtisse tous les jours, il a apprit qu’elle était mariée. Puis, dans la troisième lettre, après des mois passés sans nouvelles de lui, Meaulnes demande à François d’oublier son aventure, leur aventure.

Troisième partie

I- La baignade François passe ses journées avec Delouche et les autres camarades. En se promenant, ils atterrissent au domaine mystérieux : le Domaine des Sablonnières.

II- Chez Florentin L’oncle de François, Florentin, habite tout près du Domaine. François va donc lui rendre visite pour quelques jours, essayant d’en connaître plus sur le Domaine. Florentin possède un magasin et dit qu’Yvonne y vient souvent. François apprend qu’elle n’est pas mariée, contrairement aux dires de Meaulnes. Un jour, elle vient enfin au magasin et engage une conversation avec François. L’oncle de François mentionne Meaulnes et Yvonne et François s’échangent un regard qui en dit long.

III- Une apparition François va rendre visite à Meaulnes qui est en visite chez sa mère à La Ferté-d’Angillon, pour lui annoncer la bonne nouvelle qu’il a retrouvé Yvonne. Chemin faisant, il se rappelle que l’une de ses tantes habite le même bourg, alors il décide de lui rendre visite. Sa tante lui raconte qu’elle connait la jeune fiancée de Frantz et que celle-ci avait simplement eu peur de l’épouser.

IV- La grande nouvelle François va finalement chez Meaulnes pour lui dire qu’il a retrouvé Yvonne. Il lui dit également qu’il est invité à une fête où elle sera présente. Meaulnes annule donc son départ pour Paris.

V- La partie de plaisir Meaulnes et François se rendent à la fête. Ils attendent l’arrivée d’Yvonne qui n’arrive pas. Meaulnes se lasse d’attendre et va se promener ailleurs. François voit finalement Yvonne arriver et va la rejoindre. L’arrivée d’Yvonne attire tout le monde, dont Meaulnes, gêné. Yvonne le reconnait et lui tend la main,

VI- La partie de plaisir (fin) François, Meaulnes et Yvonne marchent les trois ensemble. François sent que Meaulnes ne semble pas aussi heureux de revoir Yvonne qu’il l’aurait cru. Néanmoins, le soir même, Meaulnes demande Yvonne en mariage.

VII- Le jour des noces Cinq mois plus tard, Meaulnes et Yvonne se marient et François est devenu instituteur.

VIII- L’appel de Frantz François rencontre Frantz qui semble toujours aussi déchiré de ses fiançailles ratées, trois ans auparavant. François lui promet que s’il revient à cet endroit dans un an, sa fiancée sera là. Il sait qu’avec sa tante, il pourra la retrouver facilement.

IX- Les gens heureux François met au courant Meaulnes de sa rencontre avec Frantz.

X- La « maison de Frantz » Sans explication, Meaulnes s’enfuit, laissant Yvonne toute seule. Pendant des mois, François s’occupe donc d’elle et ils vont souvent ensemble à la maison de Frantz, lieu où Meaulnes et Yvonne s’étaient parlés pour la première fois.

XI- Conversation sous la pluie Yvonne est enceinte. Elle se confie à François quant aux derniers moments qu’elle a passé avec Meaulnes.

XII- Le fardeau Yvonne accouche et sa petite fille se blesse à la tête, ce qui la fait pleurer sans arrêt. Le lendemain de l’accouchement, François apprend que la petite fille a failli mourir et qu’Yvonne ne va vraiment pas bien. Quelques jours plus tard, Yvonne meurt.

XIII- Le cahier de devoirs mensuels Le père d’Yvonne, M. Galais, meurt aussi, quelques jours après sa fille. Dans son testament, il lègue tout à François jusqu’à ce que Meaulnes revienne, s’il revient un jour. François essaie de trouver des réponses à la fuite de Meaulnes et entame une fouille dans la maison qu’il habite désormais. Il trouve les anciens cahiers d’école de Meaulnes.

XIV- Le secret François découvre un journal que Meaulnes a tenu lors de son séjour à Paris, durant lequel il fit la connaissance de l’ex fiancée de Frantz, Valentine, sans savoir qu’il s’agissait d’elle. Elle, malgré sa peur du mariage, aimait encore Frantz. Meaulnes, certain de ne plus jamais revoir Yvonne, se préparait à marier Valentine.

XV- Le secret (suite) Meaulnes et Valentine sont présentés à d’autres comme étant mari et femme. Pourtant, ce n’était qu’une très grande amitié qui les unissait l’un à l’autre. Un jour, Meaulnes comprit que Valentine était jadis la fiancée de Frantz. Fâché qu’elle ait abandonné Frantz, Meulnes et Valentine se disputent et c’est à ce moment que leurs chemins se séparent.

XVI- Le secret (fin) Meaulnes voulait retrouver Valentine qui ne répondait plus à ses lettres. Il ne cherchait plus Yvonne, pour lui, cette aventure était du passé. François réalise alors que, lorsqu’il était allé lui annoncer qu’il avait trouvé Yvonne, Meaulnes se préparait à retourner à Paris pour chercher Valentine. Son but n’était pas de marier Valentine, mais plutôt de la rendre à Frantz. Puis, une note gribouillée, datant du jour de sa fuite, explique que Meulnes voulait réunir les deux ex fiancés et qu’il ne reviendrait que lorsque qu’il pourrait installer les deux amants dans la maison de Frantz.

Épilogue François ne sait pas où est Meaulnes. Frantz n’est jamais venu au rendez-vous que lui avait donné François et sa tante n’a plus aucune nouvelle de Valentine. François s’occupe de la fille d’Yvonne comme si elle était la sienne. Meaulnes revient finalement avec Frantz et Valentine qu’il installe dans leur maison. Meaulnes est heureux de découvrir sa fille et, comme François le dit, de commencer avec elle de nouvelles aventures.

Appréciation Personnelle

Petit roman, mais grande histoire, Le Grand Meaulnes divertira ceux ayant cru à l’amour ou l’ayant connu, mais plaira aussi à ceux voulant s’évader dans un monde où l’inatteignable peut être atteint. Alain-Fournier présente ici son seul roman en carrière qui reflète si bien son parcours amoureux : Yvonne, l’amour de sa vie et Simone, son amante (représentée d’une façon subtile par Valentine). Le roman présente aussi une grande amitié entre deux garçons, au temps de l’adolescence, où tout est possible, une amitié avec des airs de fraternité.

Même si ce roman n’est pas directement issu du courant littéraire romantique, on ne peut passer à côté de la passion et de l’amour qu’Augustin Meaulnes ressent à l’égard d’Yvonne de Galais. Un amour qui, encore aujourd’hui, se fait de plus en plus rare. En effet : Qui, de nos jours, se donnerait autant de peine et de misère pour retrouver quelqu’un rencontré que quelques minutes ? L’amour passionné de Meaulnes, son désir ardent à retrouver Yvonne…Ce genre d’amour passionné ne semble plus exister. En un siècle, tout a changé. Ces histoires d’amour, où la femme peut attendre son bien-aimé pendant plusieurs années, ne sont que poussière. Qu’en est-t-il de l’amour aujourd’hui ? Il semble avoir évolué en quelque chose qui ne ressemble en rien à celui qui est si présent dans le roman.

Alain-Fournier nous ramène un siècle en arrière, dans les bourgs de France. En fait, il situe son histoire dans les années 189… Il ne semble jamais vouloir préciser en quelle année elle se déroule. Peu importe l’année, c’est tout de même une époque bien différente! Tout au long de sa lecture, le lecteur se questionne sur la différence entre le monde du roman et le monde d’aujourd’hui. Comment les choses ont-elles pu changer autant en si peu de temps?
Prenons l’exemple de Meaulnes qui n’arrive plus à retrouver le Domaine mystérieux et ne sait plus comment s’y rendre, où il peut se trouver. Cela semblerait idiot de nos jours. Un simple coup d’œil sur l’Internet ou un tour de voiture accompagné d’un guidage par satellite (GPS) et le tour est joué ! Et qui dire de Facebook qui permettrait à Meaulnes de retrouver Yvonne et de réunir Frantz et Valentine en un tournemain Toutes ces innovations rendent l’histoire du Grand Meaulnes si incroyablement lointaine ! Pourtant, il y a seulement un siècle d’écart avec aujourd’hui. Alain-Fournier montre également, d’une façon peut-être inconsciente, une face cachée de la société d’antan, enfouie sous la religion et les préjugés : l’homosexualité. François Seurel est le narrateur témoin du roman et raconte l’histoire de son grand compagnon Meaulnes, qui a changé sa vie : «L’arrivée d’Augustin Meaulnes fut le commencement d’une vie nouvelle» (p.20). François a une admiration pour lui comme personne d’autre ne semble avoir : «Je me rappelle combien je le trouvai beau, à cet instant, le grand compagnon, malgré son air épuisé et ses yeux rougis par les nuits passées au dehors, sans doute» (p.42). François ne rencontre pas l’amour au cours du roman, est-ce parce qu’il l’a simplement déjà trouvé ? Passant plusieurs mois avec la charmante Yvonne, il ne ressent pour elle que de l’amitié. Le roman finit sur une note douteuse. Meaulnes revient de Paris et a réuni Frantz et Valentine, les deux ex fiancés. Yvonne, sa femme, est morte. Il ne reste plus que François et sa fille, à qui Yvonne a donné naissance. Vivront-ils ensemble, comme lors de leurs années de jeunesse à l’école ?

Cependant, il faut aussi voir dans ce roman une sorte d’autobiographie de la part de l’auteur Alain-Fournier. L’histoire se passe principalement en Sologne où l’auteur a passé son enfance. Meaulnes et François sont un mélange du personnage qu’était Alain-Fournier. Tout comme François, ses deux parents étaient instituteurs et lui-même voulait en devenir un. Meaulnes pourrait représenter son grand ami Jacques Rivière, qui maria sa sœur et qui était donc son beau-frère. Cela ressemble à la relation de François et Meaulnes. Pourtant, c’est Alain-Fournier, et non Jacques Rivières, qui devint amoureux d’Yvonne de Quiévrecourt, après une courte rencontre, tout comme Meaulnes dans le roman. Il serait donc plus juste de dire que l’auteur s’est représenté à travers ses deux personnages principaux.

Donc, cette œuvre est une façon pour un lecteur du XXIe siècle de voir, sous un autre œil, comment les mots «amour» et «attente» signifiaient autre chose à l’époque. Comment les gens étaient prêts à tout pour ce qui nous semble aujourd’hui si peu. D’une certaine manière, il est intéressant de considérer que François pourrait bel et bien être amoureux de Meaulnes, tellement il l’admire. Ce livre est sans aucun doute une autobiographie de l’auteur, Alain-Fournier, qui décida de noyer sa peine d’amour et se rappeler ses années de jeunesse, à travers l’écriture.

Mots : pantomime (155), mansarde (13), victuailles, tombereau (178), vélocipède (226), débâcle (263),

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Words: 94432 - Pages: 378