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Murakami

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Submitted By Vitto691
Words 3820
Pages 16
Ryu Murakami
Les bébés de la consigne automatique
C'est à travers l'une de ses œuvres au titre énigmatique les plus glauques, mais considérée comme la plus aboutie par la critique, que Ryû Murakami nous montre les traits infâmes et détestables de la société moderne japonaise qui pourrait être tout aussi bien la nôtre. Que peut-il bien se cacher derrière un tel titre, suscitant chez la critique et le lecteur un tel engouement ? Revenons sur l’œuvre majeure de cet auteur décrivant les bas-fonds de la société nippone, qui lui a valu le succès dans les années 80.

I-

Quelques mots sur l’auteur
Ryū Murakami (龍 村上), de son vrai nom Ryūnosuke Murakami (龍之助 村上), né le 19 février 1952 à Sasebo (Préfecture de Nagasaki) est un célèbre écrivain et cinéaste japonais. A savoir, il n’a aucun lien de parenté avec Haruki Murakami, auteur talentueux de la même époque.

Il est reconnu comme l’un des chefs de file de la littérature moderne avec pas moins d’une trentaine de livres à son actif dont les plus célèbres sont son premier roman Bleu presque transparent (prix Akutagawa en 1976, vendu au Japon à un million d'exemplaires en six mois), qui retrace quelques jours de la vie d'un groupe d'adolescents, entre sexe, drogue et rock, Les bébés de la consigne automatique qui connut un succès retentissant dans les années 80 et encensé par la critique, Miso Soup (1997) ou encore Parasites (2000) qui narre l’histoire d’un jeune homme qui est en complète rupture avec école et famille et qui ne communiquent plus qu'à travers Internet, reflétant les problèmes de société actuelle (Internet qui isole, la technologie, la recherche de soi dans la mort de l’autre, la théorie du complot…) Hormis son roman autobiographique 1969, où il décrit avec humour et facilité le déroulement du Mai 68 japonais dans une ville moyenne flanquée d'une base américaine (Sasebo), l'œuvre de Murakami est extrêmement sombre et désespérée. Il cherche par son œuvre à analyser, à juger et à critiquer la société nippone par le reflet d'une société japonaise fidèle à certaines caricatures que l'on croit outrées. Individus isolés, perdus dans le monde d'Internet (Parasites), enfants marginaux et abandonnés dans l'immensité inhumaine des métropoles (Les bébés de la consigne automatique), face à la prostitution, la violence et les bars glauques (Miso Soup, Les bébés de la consigne automatique), cauchemars sectaires et terroristes (Les bébés de la consigne automatique, Parasites) Murakami analyse froidement son temps et revisite l'histoire, interdite, d'un Japon brutal et guerrier. Son Japon est celui du délire technologique, de la surconsommation, du

capitalisme à outrance, de la violence gratuite, de l'abandon lent et progressif des traditions, de la destruction des liens familiaux et collectifs développés par la société nippone autour d'un principe de soumission absolue aux lois de la communauté. L'adolescent autrefois révolutionnaire est devenu un écrivain renommé et reconnu qui jette un regard sans concession et en toute sincérité sur ses compatriotes, son peuple, sa nation.

IILes

Parlons maintenons de l’œuvre… de la

consigne automatique, Coin locker babies (コインロッカー・ベイビーズ)dans sa version originale, a été publié en 1980 octroyant à son auteur un immense succès de la part du public mais aussi de la critique qui soulignait en cette œuvre, comme la plus aboutie née de sa plume mais aussi comme un chef d’œuvre de son époque, reflétant une société japonaise malsaine, morbide et oppressante…

bébés

Résumé détaillé :
Ce livre est fondé sur la relation importante qui unit deux êtres à la fois lié mais totalement différent, qui ne sont pas deux frères mais presque, et qui vécurent la même expérience traumatisante qui va les suivre toute au long de leur vie, c’est-à-dire le fait d’être abandonné quelques heures après leur naissance dans une consigne automatique d’une gare de Tokyo. En effet, contrairement à des dizaines d’autres cas similaires qui n’ont pas eu la force et la chance de pouvoir s’accrocher à la vie, ces 2 enfants ont réussi à réunir assez d’énergie en eux pour pouvoir survivre. Le premier, nommé Hashio Mizouchi surnommé « Hashi » a été retrouvé nu dans un sac de papier au milieu de pétales de bougainvillée, découvert par l’odeur du talc et de son vomi qui importunait les passants. Le second, du nom de Kikuyuki Sekiguchi, dit « Kiku » va être découvert grâce à ses pleurs incessants… Cette épreuve, aussi atroce qu’elle soit, va permettre de rapprocher et unir ces 2 enfants qui vont s’entraider face à une société japonaise noire, cruelle, infâme et des plus glauques. Cependant, ce traumatisme infantile, cette névrose qui est en eux depuis tout petit va s’exprimer de manière différente chez ces 2 êtres, afin de libérer un excès d’énergie qu’ils sont incapables, étant enfants, de canaliser et de maîtriser. Hashi, faible, craintif, peureux, influençable, va s’enfermer dans un monde imaginaire, construisant toute une « maison » autour de lui formée de dinettes, d’accessoires reconstituant un habitat protecteur… Quant à Kiku, plus fort mentalement, psychologiquement et physiquement, courageux, il va éprouver un désir permanent de mouvement rapide dans l’espace entendant sans cesse le vrombissement de moteurs, pour fuir l’immobilité et élargir le plus possible son espace vital (contrairement à Hashi). De l’orphelinat Notre-Dame-de-la-Cerisaie où ils furent élevés petits par des bonnes sœurs avant d’être adopté, à l’horreur de Tokyo avec son îlot de la drogue où règnent prostitution, violence, et business mafieux dans un cadre incroyablement sinistre et brutal, en passant par l’île aux mines, lieu où ils ont été recueilli par un couple (Kazuyo et Shuichi

Kuwayama) et où ils ont passé toute leur enfance à jouer dans des mines désaffectées correspondant à ce qui leur ressemble finalement (maisons en ruines, villages abandonnés, chiens errants…), ils vont vivre le pire. Outre leurs caractères qui diffèrent, leurs destinées vont connaître des trajectoires opposées. Kiku deviendra plutôt solitaire, plus violent, beaucoup moins populaire que son « frère » Hashi, et s’épanouira à travers le sport. Il deviendra champion de saut à la perche (une grande et fructueuse carrière lui sera promise), mais tuera malencontreusement et sa mère retrouvée et se retrouvera en prison. Tandis que Hashi après quelques années sombres où il va errer dans le quartier noir de Tokyo, l’îlot de la drogue (il se prostituera, deviendra homosexuel, rencontrera des gens violents et des mafieux), émergera en tant que chanteur de rock reconnu, adulé et très populaire. Cependant, leurs destins restera toujours étroitement liés, chacun ayant toujours besoin de sa « moitié » pour se sentir en sécurité et survivre. Tout au long de leur vie, ils ne pourront s’empêcher de repenser à cette mère qui les a lâchement abandonnés (c’est pourquoi Hashi s’envole pour Tokyo pour retrouver sa « vraie » mère et ce bruit de battement de cœur qui lui manque). Ce traumatisme subit dès leurs entrées dans le monde vivant les poursuivra, conditionnera leurs faits et gestes (soumis au déterminisme), leurs pensées, ils se sentiront toujours enfermés, jamais en totale liberté, les rendant ainsi impuissants face à cette société qui leur fait affronter bon nombre d’obstacles. Ils rencontreront des personnages tout aussi différents, qu’étranges et imprévisibles: Anémone (une mannequin plus qu’étrange qui tombera amoureuse et se mariera avec Kiku), Mister D (un producteur mafieux, plus que suspect, qui va promouvoir Hashi vers les sommets de la réussite), Tatsuo (le colocataire de Hashi dans l’îlot de la drogue, qui n’aspire qu’à la violence) ou encore Niva (une vieille femme,styliste, qui se mariera avec Hashi, lui donnant un enfant)… Finalement, ils ne trouveront jamais réellement le bonheur qu’ils aspiraient tant. Face à ce calvaire incessant, Hashi le plus faible sombrera dans la folie (il va devenir fou, voulant à tout prix tuer sa femme et son enfant, se mutilant…) pour fuir la réalité d’un monde si cruel, alors que Kiku, qui n’a jamais voulu s’adapter à ce monde qui ne lui ressemble pas et donc qui est incapable de l’épanouir, combattra par la violence cette société qui l’écœure et la dévastera comme dans ses rêves les plus fous.

Analyse de l’œuvre :
Ce livre nous fait vivre la dégénérescence psychologique de deux êtres soumis au déterminisme, qui vont essayer de survivre mentalement et physiquement dans un monde qui on le sent ne leur correspond pas et leur est totalement étranger, un monde où ils sont constamment enfermés, à l’image du casier dés leur naissance et qui va les contraindre à sombrer dans la folie et la violence, malgré toute leur volonté de s’épanouir, par le sport pour Kiku et la chanson pour Hashi.

Cette société qui leur fait face est loin d’être le Tokyo connu par tous, moderne, technologique, sécuritaire, « tout propre »…, l’auteur nous entraîne dans les bas-fonds de la capitale nippone où tout espoir a quasiment disparu et où triomphe tous les vices de l’Homme : le sexe, la prostitution, la violence entraînant la mort, la maladie mentale et physique, le monde caché de la mafia et du show-business, la drogue, la haine… Tous les sentiments les plus honteux et pervers que l’Homme essaye de cacher ou de repousser, resurgissent dans cette œuvre à la fois intense, poignante et attendrissante, qui pousse les deux « bébés de la consigne automatique » à ne communiquer que par la violence, le crime et le rejet des autres et d’eux-mêmes. Toute cette atmosphère oppressante, noire et poisseuse qui s’installe autour des deux personnages crée finalement en nous une certaine compassion et sympathie. Ils paraissent attachants, plus victimes que bourreaux d’une société qui les méprise et qui les « obligent » à commettre des crimes et des vices pour survivre, ce que l’on peut comprendre car leur monde nous répugne tout autant qu’eux. On peut voir en leur histoire une sorte de chute permanente entraînant à la destruction et à la folie. On comprend alors Kiku qui veut tout dévaster avec son « datura » (plante qui absorbé donne l’envie de tout détruire) pour pouvoir mieux reconstruire et repartir sur des bases saines (il veut ainsi détruire cette « boîte » qui l’enferme et qui l’empêche de s’épanouir) ; ou alors Hashi qui sombre dans la folie (victime de cette « boîte » qui l’enferme depuis le début) pour retrouver ses racines et ce bruit qui le guida et qui lui manque autant depuis son enfance, les battements du cœur de sa mère.

 Contexte et relation avec notre monde actuel:
Ecrit en 1980 lorsque le Japon commençait peu à peu à devenir une grande puissance de notre monde moderne, l’action se situe quant à elle plutôt quelques années plus tard, dans les années 90. C’est pourquoi, les événements tragiques qui se sont déroulés durant cette décennie avec les attentats au gaz dans le métro de Tokyo pouvant être associé dans l’histoire à la dévastation de Tokyo par Kiku avec son « datura » ; ou encore la vague de terrorisme qui sévit partout dans le monde à l’heure actuelle (Etats-Unis, Royaume-Uni, Espagne, pays du Moyen-Orient…) donne aujourd’hui à cette œuvre un caractère prémonitoire. Il prend une autre dimension à notre époque soulignant un monde qui se déshumanise et se dégrade, où domine capitalisme, show-business et progrès technologique entraînant certes plus de confort, moins d’effort, mais moins de contact « direct » entre les gens, un monde où la montée de la violence est croissante avec les guerres, les attentats, où l’écart entre les riches et les pauvres se creuse de manière significative, où la planète tremble par toute cette pollution…

 Thèmes essentiels et problèmes évoqués :
Ecrit dans un style déconcertant mêlant violence à outrance, caricatures, humour noir et un semblant de poésie avec un rythme vif, haletant et effréné, et une écriture brutale, froide et extrêmement précise, Ryu Murakami nous « offre » une vision apocalyptique, sans fioritures, de ce Japon de la fin du XXème siècle où prédominent sexe, violence, prostitution, business et capitalisme à gogo et personnages plus qu’étranges

caricaturés à l’extrême. Oubliant les valeurs qui ont rendu l’homme bon, Murakami soulève plus que le simple problème d’un Tokyo décadent, qui s’accompagne de l’abandon de nombreux bébés dans des consignes.  En effet, le titre du livre révèle ce problème de l’abandon des plus jeunes qui est le thème de départ de la pensée de Ryu Murakami. Cette déshumanisation que subit l’homme, cette perte des valeurs familiales entraînant l’abandon peu glorieux d’un petit être qui doit faire face seul à une société des plus hostiles, sans repères, sans modèles pour se construire physiquement, psychologiquement et mentalement. On y retrouve également la question de la perte d’identité et du rejet des autres, soulignant la lente destruction d’une vie en collectivité que l’homme avait acquis depuis la nuit des temps, au profit d’une vie plus individuelle, plus ciblé sur soi. « Une fois à la gare, elle fourra sa boîte en carton dans un casier de la consigne automatique, le plus au fond possible » « Entre 1969 et 1975, voyez-vous, il y a eu soixante-huit cas similaires sur l’ensemble du Japon. La majorité des enfants ont été retrouvés à l’état de cadavres, la plupart ayant été déposés déjà morts, les autres étant morts à l’intérieur de la consigne, et on note seulement quelques cas exceptionnels de bébés qui respiraient encore au moment de leur découverte, et qui ont été emmenés à l’hôpital où ils sont morts à leur tour. Autrement dit, ces deux enfants sont les uniques survivants parmi de nombreux cas semblables. »  Ensuite, on retrouve la notion de destruction d’un monde au plus bas mettant en avant le terrorisme, visant à employer de manière systématique la violence à des fins politiques, de sorte que leur répercussion psychologique sur le monde dépasse largement le cercle des victimes directes et fasse réagir l’opinion publique. Cette notion est relayée par Kiku dans le roman avec son envie de destruction totale de Tokyo avec son arme mortelle : le datura qui a le pouvoir hallucinatoire de rendre, une fois ingérée ou en contact avec la peau, la personne dans un état de folie entraînant la volonté de tuer tout ce qui trouve sur son passage. « Tu sais pourquoi les gens se sont mis à fabriquer des outils, à transporter des blocs de pierre ? Pour pouvoir détruire ! C’est l’instinct de destruction qui pousse les hommes à construire, et ceux qui détruisent sont les élus de ce monde. Tu es l’un d’eux, Kiku. Tu as le droit. Si un jour l’envie te prend de détruire, rappelle-toi la formule magique : DATURA. Datura, et tu pourras tuer le monde entier. Si je vivais dans cette ville, je passerais mon temps à répéter datura, datura, se dit Kiku avec un sourire amer » « Kiku parlait à Hashi du datura. […] c’est une drogue extraordinaire, non ? Je suis tout excité, tu te rends compte, on pourrait réduire cette ville en cendres, cette ville bruyante, on pourrait en faire un terrain de jeux comme la mine autrefois. […] on pourrait s’amuser comme avant dans cette ville immense […] on inspecterait les cinémas abandonnés, les discothèques. Tu l’aimes, toi, cette ville où règnent le bruit et l’agressivité ?

« Allons chercher le datura sur l’île de Karagi […] une drogue qui fera de Tokyo un désert tout blanc, répondit-il »  On y trouve également des sujets sensibles du moment comme la drogue, la prostitution, la violence, entraînant la dégradation et la dégénération de certains quartiers sombrant dans la « partie sombre », la maladie mentale entraînant parfois la folie... Tous ces thèmes étant abordés au moment où Hashi et Kiku se retrouvent au milieu de l’îlot de la drogue, quartier incroyablement glauque, précaire, délabré et angoissant. Un des passages les plus durs psychologiquement du roman. « Les trois compagnons pénétrèrent dans le marché, qui occupait toute une partie d’une route à quatre voies désaffectée s’enfonçant dans un tunnel. On pouvait également y pénétrer par l’autre côté, depuis l’extérieur de l’îlot de la drogue, grâce à des gardes corrompus qui laissaient entrer les clients, moyennant un pourcentage des recettes. Les marchés étaient bondés mais personne ne parlait à voix haute. Chacun murmurait ce qu’il avait à dire, pour s’assurer de n’être entendu que de son interlocuteur. Au bout de la route se trouvait une allée entière de bordels, avec des tables et des chaises installées dehors. Dés qu’un client s’asseyait à une terrasse, des prostitués hommes ou femmes arrivaient en silence avec un plateau chargé de boissons. De la bière faiblement alcoolisée, du sherry dans des bouteilles noires. Tout au long de la rue, des hommes et des femmes arboraient des poses diverses en attendant le client, mais ne lui adressaient jamais la parole en premier. Le nombre de prostitués augmentait considérablement à partir de l’entrée du tunnel. Une femme fumait, adossée au mur du tunnel, jupe relevée jusqu’à l’entrejambe, un anneau passé entre les lèvres de son vagin luisait dans la lumière jaune d’un vieux réverbère. […] Une très jeune fille dansait au milieu de la route […], un hydroglisseur tatoué sur une cuisse, une chaîne et un collier de serpent autour du cou. »  Le monde du show-business est également largement évoqué avec cette forme de mafia et d’illégalité dans lequel il baigne, qui peut permettre de passer de l’ombre à la lumière en un rien de temps, comme l’a vécu Hashi. Un monde où l’argent rend «corrompu » tout ce qui le touche cachant de façon plus profonde l’exploitation de la faiblesse de certains hommes naïfs voyant leurs rêves se réaliser comme d’un coup de baguette magique. L’égocentrisme, le machiavélisme, la tromperie, l’hypocrisie, le peu de scrupule en sont les principales valeurs. C’est cette fois-ci Hashi qui met en avant ce problème, où il rencontre un producteur peu scrupuleux, Mister D, qui se sert de lui pour gagner un maximum d’argent, de ses chansons à sa vie privée (la recherche de sa « vraie » mère fait la une des journaux). Hashi se retrouve alors enfermé dans ce système ne pouvant agir comme il le souhaite, sa pensée est en quelque sorte absorbée par son producteur, il ne décide plus de rien… « … puis Mister D se présenta à la barre et déclara d’un air placide avec la plus grande franchise : Tout est ma faute, c’est moi le vrai coupable, je me suis servi de l’histoire de Hashi pour vendre ses disques. Cela peut paraître inhumain, […], j’ai vu les choses sous un angle purement commercial, je ne pensais qu’à vendre les disques, j’ai commis un acte

vraiment cruel, je me suis conduit de façon monstrueuse, je me suis servi de la souffrance d’autrui comme d’un jouet, j’en ai fait un spectacle » «… la vente de tes disques va peut-être grimper à nouveau grâce à ton frère (suite à son évasion de la prison) »  Enfin, l’enfermement est le problème le plus abordé et le plus important de ce roman. De la consigne automatique, à Tokyo, en passant par l’îlot de la drogue, les deux héros sont constamment enfermés. D’une petite boîte à une énorme boîte. Ils sont conditionnés et ne peuvent réellement avoir le choix, leur libre-arbitre. En effet, Kiku est enfermé dans une prison, dans une chambre de bateau, Hashi est enfermé dans ce monde du show-business, dans un hôpital. Chacun ne pouvant choisir leur destinée, ils ne font que subir ce qui leur arrive, ce qui les rend passifs vis-à-vis de la société, voire quasi étranger à ce monde. « … le bébé, au fond des ténèbres de sa boîte, à la gare, était déjà en état de mort apparente. La sueur qui commençait à perler de tous ses pores inonda d’abord son front, puis sa poitrine, ses aisselles, et refroidit tout son corps. Il remua alors les doigts, ouvrit la bouche et se mit soudain à hurler sous l’effet de la chaleur étouffante. L’air était humide, lourd, il était trop pénible de dormir enfermé dans cette boîte doublement hermétique. La chaleur intense, accélérant la circulation de son sang, l’avait réveillé. Dans l’insupportable fournaise de cette obscure petite boîte en carton, en plein été, il venait de naître une seconde fois, soixante-seize heures après être sorti du ventre de sa mère. Il continua à hurler de toutes ses forces jusqu’à ce qu’on le découvre »  L’extrait qui suit se passe au moment où Kiku et sa mère sont à la recherche de Hashi dans les bas-fonds de Tokyo, mais suite à un choc banal dans une rue, sa mère meurt d’une hémorragie cérébrale dans la nuit dans une chambre d’un hôtel, il se retrouve alors seul, face à ce monde hostile, « enfermé » dans cette chambre avec le corps de sa mère sous ses yeux. « A chaque nouvelle suée qui inondait son corps, sa peur se muait en rage. Il ne pouvait plus supporter cette chaleur épouvantable. Il se rendit compte qu’il était enfermé, prisonnier de cette pièce de verre et de béton. Mais depuis quand ? Depuis quand suis-je enfermé làdedans ? Depuis ma naissance, je vis dans l’air mou et étouffant de cette boîte. Et jusqu’à quand ? Jusqu’à que je devienne à mon tour une momie rigide dans des draps rougis de sang. » « Rien n’a changé depuis l’époque où on hurlait enfermés dans nos casiers de consigne, maintenant c’est une consigne de luxe, avec piscine, plantes vertes, animaux de compagnie, beautés nues, musiques, […], mais c’est toujours une boîte même si elle est énorme, et on finit toujours par se heurter à un mur, même en écartant les obstacles et en suivant ses propres désirs, et si on essaie de grimper ce mur pour sauter de l’autre côté, il y a des types en train de ricaner tout en haut qui nous renvoient en bas à coups de pied. »

Conclusion :
Pour conclure, on peut observer finalement à travers ce livre, la gestation de deux fœtus que le monde rejetait et qu’il a essayé à tout prix d’avorter. Cependant, nos deux héros vont tout faire pour essayer de vivre et s’épanouir, à travers le son du battement du cœur de leur mère qui ne cessera de les guider depuis leur naissance. La force de ce roman semble résider dans le fait que cette société n’est pas propre à la capitale nippone et s’adresse plus largement à notre monde contemporain, qui peut être affligeant, révoltant, voire détestable. L’abandon dans une consigne apparaît ici comme une métaphore de notre condition humaine qui est soumise au déterminisme et à l’enfermement quelque soit l’endroit et le moment. L’homme naît dans un environnement hostile, telle la consigne, et comme Kiku, il faut crier, se démener, pour être reconnu, pour ne pas sombrer dans l’oubli. Par ce roman, Ryu Murakami fait resurgir nos craintes en les exacerbant pour (surement) nous faire réfléchir sur ce monde qui est finalement loin d’être tout rose. Penchant presque du côté du nihilisme, Ryu Murakami nous expose une condition humaine constamment cadrée, enfermée où les seuls moyens d’en échapper est la violence qui mène à la mort (Kiku) ou la fuite vers un monde meilleur qui conduit à la folie (Hashi).

Sources : - http://www.webotaku.com/japon/article.php?art_id=29 (support à la bonne compréhension de l’œuvre) - http://www.chronicart.com/livres/chronique.php?id=2444 (support à la bonne compréhension de l’œuvre) - http://fr.wikipedia.org/wiki/Ry%C5%AB_Murakami (biographie de l’auteur)

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Japanese Society in Haruki Murakami’s the Elephant Vanishes and the Wind Up Bird Chronicle

...Maria Grant Sharpe CMLIT 004U Dr. Tachibana May 2, 2013 Japanese Society in Haruki Murakami’s The Elephant Vanishes and The Wind Up Bird Chronicle Haruki Murakami, one of the most critically acclaimed and widely read authors in Japan today, is labeled by many as a postmodernist. His short story “The Elephant Vanishes” and fictional novel “The Wind-Up Bird Chronicle” are prime examples of why this label has been placed on Murakami’s work. Both stories revolve around a central theme that since World War II the Japanese have lost a clear sense of self. Murakami reveals this central theme by overlaying a number of supporting themes, including the split between reality and imagination, and the overbearing effect of the past on the present. The central theme is furthered through vivid symbolism, the mundane activities of everyday life, and frequent references to western culture. Both stories beg the question: Do we have our own free will to act individually in this life, or are our actions predetermined by the mass of history that comes before us? Murakamiʼs Wind-Up Bird Chronicle probes contemporary Japanese life through the consciousness of a seemingly ordinary, slyly humorous, and increasingly likable narrator, Toru Okada, affectionately called “Mr. Wind-Up Bird.” His search for his wife Kumiko, who has left him, seems also a search for himself. Okada is 30, out of work, absent-minded and yet somehow hyper-vigilant at the same time. His character goes against all the...

Words: 1627 - Pages: 7

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After The Quake

...I am currently reading the book, After the Quake, By Haruki Murakami. It is made up of about 6 stories. So far I have only read three. The 6 six stories revolve around the catastrophic earthquake that happen in Japan around 1995. Each story involves the concept of real characters, but connected to unreal happenings. The genre of the book can closely be named historical fiction, due to the historical background, but fictional occurrences. The first three stories give us main characters like: Komura an electronic salesman, who mysteriously loses someone, Junko a young girl lost in her feelings, and Yoshiya a boy who raised himself to believe he is the son of God. Every story had it’s own conflict. Even though I was unable to understand the...

Words: 388 - Pages: 2

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Reading

...I am a very idealistic person. I wake up every day in a world that consists of routines. From a young age I was told that having a good education can open new doors to me in the world. But to me, reading a book is magical because it allows you to escape to the world of the book and away from the real world. Waking up for almost 12 years of my life to listen to some long gone person's words read at me for 8 hours every day does not open my mind. Whether what's being said is useful or inspiring not does not matter, my view on the subject is irrelevant. I think this quote by Haruki Murakami sums it up, "If you only read the books that everyone else is reading, you can only think what everyone else is thinking." Education is supposed to offer me new opportunities, but at the same time it closes my mind. In the joy of reading books I get to live in someone else's world through my own eyes. Year after year I get assigned books to read that get more difficult in vocabulary, length, and comprehension. Reading for a grade does not affect me the same way as getting lost in a great classic such as Jane Eyre. Connecting with, a person who doesn't exist in this world, someone who you slowly get to know with every turn of the page. When I read about a character, I feel their upset and the pain, their delight and relief, as if it was me and I was dealing with these situations. It’s as if I magically transform into someone different and live their lives with them as I read. When alone, books...

Words: 501 - Pages: 3

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Lmvh Case

...for a month at cergy-pontoise 2% of all fashion related ,short life cycle products had to disposed every year Senior manager view – Anticipate Demand Should have less hurry to stack stores up 5 back up warehouses across the world Distribution: 230 stores in 1998 / 340 stores in 2005 Each store size – 450-500 square feet 1600 sq feet store in paris champs elysees 6th most visited monument in france Every month the store manager draws an estimate of their replenishment of of requirement. Ship and Arifreight to avid long delivery overdue Marketing budget – 20% in 2005 Advertising -5 % Problems: Air traffic reduce after 9/11 Product availability / new product introductions Takashi Murakami – japanse design Customer behaviour : 8 /100 did not find what they were looking for 10 % dissatisfied bought something else immediately 20 % postponed their purchase 40%...

Words: 593 - Pages: 3

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Jenny Anf Fred

...Questions 1. What factors (individual, work, and organizational) contributed to Fred and Jenny’s lack of adjustment to Japan? • Jenny was not happy what Fred did. • Fred’s ability was not able to do the job • confuse about the Japanese culture • Language barriers • Not familiar the transportation system • Do not have pre departure training 2. What mistakes did Fred make because of his lack of understanding of Japan? • Had to move at a very short notice • Never understanding well about the culture and the attitude of people of Japan • No Language skills • Mrs. Bailey was never enthusiastic • Fred might have wanted to spend time having his employees introducing themselves to create the atmosphere that he considered them all to be part of a team. • Fred’s meeting with prospective client, he went straight to the point the Japanese consider it important to spend time the beginning of a meeting to understanding with each other even of this means simply sitting quietly and react to the information which is natural for them) • After the presentation he did not allow for the Japanese to sit quietly and react to the information • He tried to rush them into a decision, such as they were there to gather information, and not willing to make a commitment after only one meeting • Tashiro was singled out and appreciated for his individual performance, (this is hard for Japanese employee to accept) he is more concerned for the recognition of the performance of his work...

Words: 392 - Pages: 2

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Haruki Murakami's The Seventh Man

...What would you do if your best friend was riding inside of a wave sadistically staring at you while trying to drag you in with them? What would your reaction be? In Haruki Murakami’s The Seventh Man, a young boy and his friend witness the unimaginable while battling the after effects of a major typhoon both physically and mentally. The first thing that we learn about our main character is how he lives near open ocean, which is dangerous in times of raging storm. He has a friend whom he calls K, K is unlike any person that you will have ever met. Although at times he is considered mentally challenged, he is anything but. A speech impediment limits his abilities with social reactions, but for our main character he doesn't need to speak to him to know what he’s trying to say. K has an amazing talent for painting so the two friends go out all of the time to find scenes in nature to paint. The second thing that we learn about our main character is how protective of K he is, K is of the small, scrawny type while the main character is a bigger more buff type of person. Therefore with the main character there no one picks on K, but unfortunately without him it would be a different story entirely. K’s parents were also extremely protective of their son, whereas the main characters parents aren't so worried about their son because they know he can protect himself if the time comes when he needs to. And the next thing that we learn is that typhoons are very common whenever it is the...

Words: 613 - Pages: 3

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What Is The Narrator's Guilt In The Seventh Man

... A typhoon takes place, taking the life of a loved one or friend and leaves another alive. Often it is natural for the person who survived while others didn’t to think to there self, “I should've saved them.” or , “It’s my fault.” Well In the story, The Seventh Man, the narrator struggles with these kinds of guilt ridden feelings. Even though it may be natural for most people to feel survivor guilt, the narrator, also known as the Seventh Man, should forgive himself for his friend, K.’s death. First of all, the Seventh man went outside by himself and K. followed him voluntarily. As seen in one of the paragraphs in the story, “K. saw me walking down the road and came outside.” Another thing to note is that K. was not paying attention to his surroundings even with the knowledge of the typhoon. This can be seen in the story as well, “He might have been so absorbed in whatever it was he had found that my call made no impression on him. K. was like that.” The point is that K. was being oblivious, got taken by a wave, and scared the Seventh man with decades long of guilt. With the self blame the Seventh Man expresses, it may be easy for some to feel that K.’s death was the narrator’s responsibility. In the story, the Seventh man admits , “As clearly as I knew what I ought to be doing, I found myself running the other way—running full speed towards the dyke, alone.” Understandably, some might say that the narrator should feel guilty based off of this action.Though the Seventh Man did...

Words: 501 - Pages: 3